Vivre avec la maladie d’Alzheimer n’est pas une fatalité
Édito
Derrière l’émotion suscitée par les révélations du journaliste Victor Castanet dans son ouvrage Les Fossoyeurs sur la maltraitance en EHPAD et les conditions d’exercice des professionnels du grand âge, la problématique ne peut pas se résumer au seul statut des EHPAD : public/privé, non lucratif/lucratif. C’est avant tout la question de l’accompagnement des personnes âgées qui interroge notre société.
Le secteur du grand âge est abandonné depuis plusieurs décennies. Le gouvernement actuel n’a pas tenu sa promesse d’une loi « Grand-âge et autonomie » et le discrédit est régulièrement jeté sur un secteur qui pendant la crise sanitaire n’a pourtant pas été épargné.
Le manque chronique de personnel perdure, les soignants, au domicile comme en établissement, sont épuisés par la surcharge de travail. En EHPAD, les restrictions de la liberté d’aller et venir ont tendu les relations entre les résidents, les familles et les professionnels. Et même si la parole se libère peu à peu sur les cas de maltraitance, ces derniers fleurissent même à domicile
Vieillir n’est pas une maladie. Vivre avec la maladie d’Alzheimer n’est pas une fatalité. Il est donc urgent que notre société fortement marquée par le jeunisme change son regard sur la vieillesse.
En ce début d’année et à quelques semaines d’échéances électives qui dessineront la société française de demain, faisons le vœu d’une société où l’on regarde l’individu plutôt que son âge, où il est possible de vivre et de s’épanouir jusqu’au dernier souffle dans le respect qui nous est dû, où le soutien et les soins sont apportés à ceux qui ont en besoin, en toute dignité, par des professionnels mieux formés, plus sensibilisés et surtout plus nombreux.
Hélène Jacquemont
Présidente