Vaccin : espoirs déçus et remise en cause de l’hypothèse amyloïde

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Date de rédaction :
19 juin 2012

Les premières études sur l’effet de l’immunothérapie menées chez l’animal ont suscité d’immenses espoirs en montrant, pour la première fois qu’il était possible de « nettoyer » le cerveau des amas de substance amyloïde, rappellent Joël Belmin et Sylvie Pariel, du service de gériatrie à orientation cardiovasculaire et neuropsychogériatrique de l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).  La première application à l’homme de l’immunothérapie active de première génération a montré que l’immunothérapie pouvait éliminer une grande partie des plaques amyloïdes, mais que cela n’entraînait pas de guérison ni même de stabilisation de la maladie d’Alzheimer, et que des effets indésirables graves pouvaient survenir. Les stratégies développées par la suite ont eu pour but principal d’améliorer la tolérance en cherchant à mieux contrôler la réponse immunitaire pour éviter le risque de méningoencéphalite. Les essais d’immunothérapie active (l’organisme produit ses propres anticorps après injection de protéine amyloïde) de seconde génération ou d’immunothérapie passive (injection d’anticorps exogènes) sont en cours. Mais, même si la tolérance est améliorée par ces stratégies, il faut aussi craindre que ces nouvelles approches ne soient pas plus efficaces que l’immunothérapie de première génération, estiment les auteurs : l’accumulation du peptide amyloïde pourrait jouer un rôle mineur dans l’origine de la maladie, bien moins important que celui qu’on lui a accordé jusqu’à présent. 

Belmin J et Pariel S. L’immunothérapie dans la maladie d’Alzheimer : le point en 2012. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2012 ; 12 : 99-102. Juin 2012. Liu YH et al. Immunotherapy for Alzheimer disease-the challenge of adverse effects. Nat Rev Neurol, 3 juillet 2012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22751529.