Un psychologue à domicile ? Les réseaux « hors les murs »

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 juin 2016

À Saint-Etienne, le réseau de santé gériatrique Amadis (Avenir maintien à domicile innovant stéphanois) fait intervenir Maureen Soulier, psychologue à domicile, depuis 2012. Son intervention est financée par l’Agence régionale de la santé (ARS) pour trois entretiens, dont le premier est évaluatif. « Si la personne ou ses aidants souhaitent poursuivre le travail ensuite, nous assurons un suivi avec le réseau. L’équipe pluridisciplinaire suit environ cinq cents personnes par an, indique Françoise Faure-Dressy, médecin gériatre et coordinatrice du réseau. Pour elle, « Saint-Etienne devient une grande maison de retraite mais où chacun est à son domicile. Nous allons devenir des plateformes spécialisées dans la mise en place des accompagnements, en lien avec toute une filière gériatrique, un mouvement dicté par l’ARS. »

À Garches (Hauts-de-Seine), le psychiatre Philippe Cléry-Melin, président-directeur général du groupe de cliniques psychiatriques Sinoué, estime que l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) représente « le lieu de la désafférentation [interruption de la connexion entre les neurones]. Le déclin y est précipité. Aujourd’hui, une confusion est faite entre l’avancée en âge et la maladie. Bien des hospitalisations ne sont pas justifiées. » Il prône une médecine de l’inclusion, s’appuyant sur un travail pluridisciplinaire, qui s’intéresse à l’environnement de la maladie. « Nous développons la prise en charge à domicile. Nous démarrons doucement, car nous n’avons pas de financement pour cela, sur des cas complexes. Notre équipe se déplace dans certaines situations (pathologies demandant une attention particulière, grand isolement), pour éviter des situations de rupture ou que les personnes soient ré-hospitalisées deux jours après leur sortie. L’isolement est la principale maladie que nous soignons. Nous ne sommes ni un service d’hospitalisation à domicile (HAD), ni un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD), mais nous allons candidater pour devenir SPASAD (service polyvalent d’aide et de soins à domicile). »

Le Journal du domicile, mai 2016.