Un nouveau référentiel souligne la spécificité du métier d’aide-soignant
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Dans un arrêté du 12 juin 2021, le ministère des Solidarités et de la Santé définit trois missions visant à refléter la spécificité du métier d’aide-soignant : accompagner la personne dans les activités de sa vie quotidienne et sociale dans le respect de son projet de vie ; collaborer au projet de soins personnalisé dans son champ de compétences ; contribuer à la prévention des risques et au raisonnement clinique interprofessionnel. Le diplôme d’État d’aide-soignant atteste de l’obtention et de la validation de cinq blocs de compétences : accompagnement et soins de la personne dans les activités de sa vie quotidienne et de sa vie sociale ; évaluation de l’état clinique et mise en oeuvre de soins adaptés en collaboration ; information et accompagnement des personnes et de leur entourage, des professionnels et des apprenants ; entretien de l’environnement immédiat de la personne et des matériels liés aux activités en tenant compte du lieu et des situations d’intervention ; travail en équipe pluri-professionnelle et traitement des informations liées aux activités de soins, à la qualité et à la gestion des risques. Le diplôme d’Etat est enregistré au niveau 4 du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) : c’est un diplôme équivalent au baccalauréat. Les dispositions entreront en vigueur à la rentrée de septembre 2021 et les anciens référentiels seront abrogés le 30 juin 2022. La formation comporte 44 semaines de formation théorique et clinique pour un total de 1 540 heures, se répartissant en 770 heures (22 semaines) de formation théorique et 770 heures (22 semaines) de formation en milieu professionnel.
La formation théorique et pratique comprend 10 modules, un dispositif d’accompagnement pédagogique individualisé, des travaux personnels guidés et un suivi pédagogique individualisé. La formation en milieu professionnel, comprend 4 périodes de stage, pouvant être effectuées dans différentes structures employeurs, publiques ou privées, du champ sanitaire, social ou médico-social, en établissement, en hospitalisation à domicile ou dans les services d’accompagnement et d’aide à la personne. Le parcours de stage comporte au moins une période auprès de personnes en situation de handicap physique ou psychique, et une période auprès de personnes âgées. Les 3 premiers stages, de 5 semaines chacun, visent à explorer les trois missions de l’aide-soignant. Un dernier stage de 7 semaines, en fin de formation, permet l’exploration ou la consolidation du projet professionnel et le renforcement des compétences de l’apprenant afin de valider l’ensemble des blocs de compétences. Au cours de ces stages, l’élève doit avoir eu au moins une expérience de travail de nuit et une expérience de travail le week-end.
L’application de ce texte suscite la controverse. Le syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (SNIIL) a demandé une réécriture du projet de décret. « Il faut savoir qu’en ce qui concerne la dépendance, ce qui pourrait être confié aux aides-soignants représente 60 % des soins infirmiers », explique le syndicat, qui redoute, à terme, une fuite des aides-soignants de l’hôpital vers l’ambulatoire. Ces inquiétudes ont aussi été relayées par l’Ordre national infirmier. Le 17 juin 2021, le Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP) a rejeté, à une voix près, le projet de décret esquissant un rôle propre des aides-soignants et ouvrant potentiellement la voie à un exercice libéral. C’est maintenant au Conseil d’État de trancher.
Arrêté du 10 juin 2021 relatif à la formation conduisant au diplôme d’État d’aide-soignant et portant diverses dispositions relatives aux modalités de fonctionnement des instituts de formation paramédicaux. JORF no0135 du 12 juin 2021.
www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2021/6/10/SSAH2110960A/jo/texte. Hospimédia, 18 juin 2021.