Un majeur protégé n’est pas un mineur en devenir
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Promouvoir l’autonomie et les libertés individuelles des personnes vulnérables tout en leur assurant la protection requise par leur état ou leur situation, telle est l’équation complexe à laquelle les acteurs de l’accompagnement tutélaire sont confrontés. C’est dire l’importance, pour les organisations du secteur, de balises éthiques permettant d’interroger le sens de l’action, auxquelles plusieurs d’entre elles travaillent », écrit Caroline Helfter dans Actualités sociales hebdomadaires. « Un majeur protégé n’est pas un mineur en devenir. Il n’a pas besoin d’être éduqué ou surveillé dans ses actes. Il a besoin que ses libertés soient préservées grâce à l’intervention d’une personne qui pourra lui assurer une information adaptée, le conseiller souvent, l’aider parfois, le représenter exceptionnellement. C’est le rôle le plus difficile pour être un professionnel efficace – et c’est pour cela que le métier de mandataire judiciaire à la protection des majeurs n’est certainement pas un travail comme un autre », déclare quant à elle Laurence Pécaut-Rivolier, inspectrice générale adjointe des services judiciaires. « La loi de 2007 et ses décrets d’application ont, semble-t-il, trop rapidement omis d’organiser la réflexion éthique et la conception de bonnes pratiques pour les professionnels sur la protection juridique des majeurs », pointe la sous-commission « droit et éthique de la protection des personnes » du Comité national pour la bientraitance et les droits (CNBD) dans un rapport non publié remis en mars dernier aux secrétariats d’État chargés des personnes âgées et handicapées par Anne Caron-Déglise, présidente de chambre à la cour d’appel de Versailles.
Actualités sociales hebdomadaires, 27 mai 2016.