Un environnement où il fait bon vivre

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
23 novembre 2014

Pour les animateurs du blog du Mythe Alzheimer, l’organisation des structures « destinées à l’accueil de personnes présentant une “démence” , s’apparente très souvent soit à une structure hôtelière médicalisée, soit à une structure de type “carcéral” (la “prison sans barreau”). Cependant, un mouvement appelant à un changement de culture dans les structures d’hébergement à long terme s’est engagé depuis quelques années à offrir un véritable lieu de vie aux personnes âgées – y compris celles qui présentent une “démence”– et à contrer la solitude, le sentiment d’impuissance et de manque de contrôle sur sa vie, ainsi que l’ennui, qui constituent l’essentiel de la souffrance psychologique des personnes âgées institutionnalisées » (White-Chu EF et al.). « Pourtant, alors que ce mouvement caractérisé par des soins centrés sur la personne connaît depuis deux décennies un net essor dans les structures d’hébergement à long terme pour personnes âgées dans les pays anglo-saxons et certains pays nordiques, il est encore balbutiant dans nos contrées », estiment Martial Van der Linden, vice-doyen de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation à l’Université de Genève et Anne-Claude Juillerat Van der Linden, neuropsychologue responsable à la consultation mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève, qui présentent un exemple d’un lieu d’hébergement « où il fait bon vivre », la Résidence Beauregard. Tiziana De Berti, sa directrice, insiste sur la nécessité de toujours porter son attention sur la personne, de l’écouter et d’exploiter des compétences préservées. Il n’est pas question ici de pitié ou de compassion, mais d’offrir aux personnes âgées le meilleur soutien possible pour qu’elles continuent de goûter à la vie. Comme le résume la directrice : Les résidents ne sont pas là par choix, cela leur est imposé. Si on les fait vivre comme dans un hôpital, avec des horaires, des contraintes diverses, qu’on ne leur propose pas de sorties, qu’on ne leur laisse pas d’alternatives, il vaut mieux mourir ! Quand les équipes choisissent d’offrir une autre forme d’accompagnement, elles doivent le faire de la meilleure manière possible ! » Pour les auteurs, « ce mode d’organisation centrée sur la personne, ainsi que les opportunités données au personnel de passer du temps avec les personnes âgées, de pouvoir trouver des solutions face à des situations difficiles, de faire partie d’une structure qui réfléchit sur sa pratique et de bénéficier d’une supervision sont autant d’éléments qui contribuent à la satisfaction au travail » ; les équipes sont fidèles : le renouvellement du personnel est inférieur à 5% sur les dix dernières années. » Le coût d’hébergement se situe dans la moyenne cantonale. La structure administrative a été réduite au minimum pour privilégier les activités d’accompagnement des résidents (les postes d’animation ont été quasiment doublés. » La directrice déclare : « c’est possible parce que j’y crois ! ».

www.mythe-alzheimer.org/article-un-exemple-de-structure-d-hebergement-a-long-terme-pour-personnes-agees-ou-il-fait-bon-vivre-la-re-125106103.html, 29 novembre 2014 (texte intégral). White-Chu EF et al. Beyond the medical model: The culture change revolution in long-term care. J Am Med Dir Assoc 2009; 10(6): 370-378. Juillet 2009.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19560713.