Troubles du comportement : le danger de l’inquiétude des proches
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les aidants / les familles
Chantal Danoun, psychologue, et Olivier Drunat, chef de service de gériatrie psychiatrique à l’hôpital Bretonneau (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), rappellent que le maintien à domicile des personnes âgées atteintes de démence à risque de « fugue » est complexe. Les proches aidants polarisent leur attention sur le danger qui est la mort. Les professionnels soignants ne peuvent endosser la responsabilité d’un tel accident. Seule une concertation de toutes les personnes concernées permet de partager les risques d’une valeur affirmée par une personne vulnérable. Mais « les patients sont trop rapidement discrédités. Leurs valeurs ne sont pas entendues » : pour l’aidant, le danger est alors grand que le proche ne soit plus perçu qu’au travers de troubles du comportement qu’il faudrait rééduquer ou soigner, puisqu’ils lui feraient courir des risques. De là découlent des projets pensés par lui ou d’autres : bilan, hospitalisation, institutionnalisation, souvent sans qu’ils soient discutés avec lui. On parle de lui, on parle pour lui, on ne parle plus avec lui. Les troubles du comportement peuvent-ils être écoutés ? s’interrogent les chercheurs.
Danoun C et Drunat O. Troubles du comportement ou comportements troublants : le danger d’inquiétude. Neurol Psychol Gériatr 2019 ; 19 : 16-18. Février 2019. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1627483018301867.