Troubles de la mémoire : ne pas mettre la personne malade en situation d’échec

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
23 juin 2020

Intervenant à la Paris HealthCare Week, Christophe Reintjens, neuropsychologue et responsable des activités de formation à la Fondation Médéric Alzheimer, rappelle que la mémoire est plurielle et que seule une partie est touchée par les troubles cognitifs. Il appelle les professionnels à ne pas chercher à stimuler ou tester la mémoire des personnes âgées en leur demandant par exemple la date du jour : « cela va les mettre en échec et entraîner un mal-être », explique-t-il. Il recommande aux aides-soignants par exemple, de mettre en œuvre la méthode de l’apprentissage sans erreur et de donner directement les informations : leur nom, le jour de la semaine, ce qu’ils vont faire. La mémoire procédurale et la mémoire émotionnelle sont toutes deux préservées. La première est liée aux automatismes, aux actes répétés, naturels. Le neuropsychologue conseille d’accompagner les résidents durant plusieurs jours dans leurs déplacements quotidiens pour que ceux-ci deviennent des automatismes. Cela doit ainsi être le cas si un résident change de chambre, ce qu’il vaut mieux éviter par ailleurs, indique-t-il. De même la mémoire émotionnelle « fonctionne très bien » : si un résident est bousculé au moment d’une toilette, il pourra présenter des troubles du comportement durant plusieurs semaines. Christophe Reintjens préconise donc aux acteurs des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) d’être particulièrement attentifs à ces mémoires atteintes et préservées, qui constituent un point d’appui important dans la démarche d’accompagnement.

Hospimédia, 22 mai 2019.