Thérapies non médicamenteuses en unité cognitivo-comportementale : retour d’expérience des rééducateurs
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Approches psychosociales
Les unités cognitivo-comportementales (UCC) sont des unités de soins de suite et de réadaptation (SSR) de petite taille, qui accueillent des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, et présentant des troubles du comportement perturbateurs qui compromettent le maintien dans leur lieu de vie habituel. Ils doivent être autonomes sur le plan locomoteur. Les thérapies non médicamenteuses sont recommandées en première intention par la Haute Autorité de santé (HAS) pour le traitement des troubles du comportement en situation de crise. Laëtitia Buisson, cadre de santé en rééducation, et ses collègues du plateau technique de rééducation de l’hôpital Corentin-Celton (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), interviennent régulièrement en tant que professionnels référents de nombreux ateliers thérapeutiques et publient un retour d’expérience. La thérapie vise d’abord à limiter les handicaps physiques, psychiques, sensoriels et cognitifs. Il s’agit aussi de préserver ou améliorer les capacités restantes de la personne et maintenir, voire redonner une autonomie dans les actes de la vie quotidienne. Le rééducateur facilite l’expression des émotions et des ressentis de la personne pour diminuer l’état anxieux et certains troubles du comportement, ce qui favorise une réappropriation identitaire et une re-narcissisation de la personne malade. L’interventio de rééducation cherche enfin à éviter le repli sur soi et l’isolement en maintenant le réflexe social de communication, de partage et d’intégration. Quatre catégories d’interventions non médicamenteuses sont proposées : physiques, cognitives, sensorielles et psychosociales. Les troubles du comportement rendent les prises en charge en rééducation difficiles et nécessitent une adaptation constante, relationnelle et psychologique, pour communiquer avec les personnes malades. Il s’agit de maintenir le contact visuel, être bienveillant, prendre le temps, parler calmement, avec des mots simples, précis, des phrases faciles, des consignes simples. Le rééducateur doit adopter une position sécurisante et rassurante, être détendu et ne pas avoir peur.
Buisson L et al. Retour d’expérience des rééducateurs d’une unité cognitivo-comportementale. Soins Gérontol 2020 ; 143 : 19-23. Mai-juin 2020.