The African Witchfinder, de Mally Graveson et Toby Trueman (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
12 mai 2016

« Au Kavango (Namibie), en 2015, trois personnes ont été assassinées en huit mois. Deux d’entre elles, octogénaires, ont été tuées par leurs petits-enfants qui se sentaient ensorcelés. Le troisième, âgé de soixante-quatorze ans, a été tué par son voisin, qui l’accusait d’avoir envoûté le village », écrit Berrie Holtzhausen, fondateur et directeur général de l’association Alzheimer’s Dementia Namibia. Il a interrogé le voisinage, qui lui a indiqué que la personne assassinée avait des comportements jugés étranges : les signes et symptômes de la démence. La police locale lui a confirmé que des meurtres de cette nature étaient très courants au Kavango. Ce qu’il a vu et entendu l’a profondément troublé, et deux questions l’interpellent : « les signes et les symptômes de la démence peuvent-ils être la preuve pour les familles que quelqu’un d’entre eux est un sorcier et doit être tué quand de “mauvaises choses” arrivent à la famille ? Est-il possible qu’à certains endroits, des personnes soient victimes à la fois de l’une des maladies les plus terribles et de superstitions moyenâgeuses qui existent encore dans l’Afrique du 21e siècle ? » Pour Berrie Holtzhausen, ces représentations fortement ancrées dans la culture locale rendent difficile son action de sensibilisation du grand public à la maladie d’Alzheimer, en tant que maladie du cerveau. Il est devenu « chercheur de sorciers » (witchfinder) : pour aller discuter avec les personnes malades et leur entourage, il demande : « connaissez-vous un sorcier ? », et les gens l’y conduisent.  Il est accompagné de Mally Graveson et Toby Trueman, de la société de production écossaise Hee Haw Films, qui tournent un documentaire sur « la sorcellerie considérée comme l’une des causes principales de la démence. »