Technologies d’assistance pour l’aide à la vie quotidienne : évaluation des besoins et de l’installation
Innovation
Kirsty Forsyth, de l’École des sciences de la santé de l’Université Queen Margaret à Edinburgh (Ecosse), et ses collègues, ont mené un essai contrôlé randomisé multicentrique auprès de 495 personnes atteintes de troubles neurocognitifs vivant à domicile, suivies pendant 2 ans, pour évaluer les besoins de ces personnes, recommander des technologies d’assistance adaptées et suivre leur l’installation (ATTILA : Assistive Technology and Telecare to maintain Independent Living At home for people with dementia). La taxonomie des technologies d’assistance a été définie avec le centre de développement de services pour la démence (DSDC) du Trent et du site d’information pour le grand public AT Dementia (www.atdementia.org.uk). Les technologies installées chez les participants du groupe témoin étaient le « package de base » comprenant le pendentif de téléalarme, les détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone sans surveillance, le coffret à clés, lasurveillance des activités. Les technologies installées dans le groupe interventionnel étaient les aide-mémoire (date et heure, localisateurs d’objets, piluliers, enregistreurs vocaux…) ; les systèmes de sécurité (actimètres, détecteurs de chutes, détecteurs d’incontinence, alarmes, bipeurs, détecteurs d’inondation, surveillance de température, détecteurs de gaz, détecteurs de fumée et de gaz carbonique avec surveillance, capteurs de températures extrêmes, systèmes d’éclairage…) ; les technologies pour sécuriser la marche (géolocalisation, alerte de mouvement) ; les technologies de communication (intercoms, téléphones, aides à la communication…) ; les technologies permettant de donner du sens au temps de loisir (aide informatique, télévision/radio/appareils de son adaptés aux personnes atteintes de troubles neurocognitifs, albums photo électroniques et aides électroniques à la réminiscence…). Les technologies étaient distribuées par des réseaux publics et associatifs. Les chercheurs ont défini un référentiel d’évaluation des besoins utilisant le modèle de la participation dans les activités (Model of Human Occupation Screening Tool (www.deboecksuperieur.com/system/files/ressources/fichier/2017/129/formulaire_mohost.pdf, traduction française), conçu pour mesurer la perception qu’ont les personnes de leurs aptitudes, de leurs attentes de réussite, de leur intérêt, de leurs préférences. Quatorze domaines d’évaluation ont ainsi été définis, et pour chacun d’eux, un score de risque de 1 à 4 dans la pratique de ces activités. Des évaluateurs locaux ont évalué les besoins de technologie d’assistance et leur installation à 12, 24, 52 et 104 semaines. L’évaluation des besoins respectait le référentiel à 52 %. Le déclenchement du besoin de technologie d’assistance était motivé par des difficultés dans les activités de la vie quotidienne (93 % des cas), les troubles de la mémoire (89 %) et la résolution de problèmes (89 %). La moitié (53 %) des technologies recommandées n’ont pas été installées dans les 2 ans. L’étude montre une grande hétérogénéité des évaluations des besoins, liées à la qualification des évaluateurs.
Forsyth K et al. Assessment of need and practice for assistive technology and telecare for people with dementia—The ATTILA (Assistive Technology and Telecare to maintain Independent Living At home for people with dementia) trial. Alz Dement 2019; 5 : 420-430. www.trci.alzdem.com/article/S2352-8737(19)30048-4/pdf (texte intégral).