Technologies appliquées à la démence : une évaluation difficile
Innovation
Martin Knapp, professeur de politique sociale et directeur de l’unité de recherche sur les services sociaux à la personne à la London School of Economics and Political Science, a coordonné une expertise collective de cent vingt pages sur les coûts et l’efficacité des technologies dans le domaine des soins et de l’accompagnement des personnes atteintes de démence. Ces travaux ont été menés en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Coventry, de l’Imperial Business School, de l’Institut du vieillissement de la population de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) et de l’École de travail social de l’Université d’État du Michigan (Etats-Unis). Une revue de la littérature a permis d’identifier une cinquantaine d’articles, généralement de faible qualité méthodologique. Cette revue a été complétée par des entretiens auprès de différents acteurs (industriels, décideurs politiques, chercheurs, associations). Peu d’études se sont intéressées à l’efficacité des technologies dans la perspective des personnes malades. Les études se concentrent davantage sur leurs effets pour les aidants : une réduction du stress, du fardeau, une amélioration de la santé mentale et de la qualité de vie. « Les évaluations de l’efficacité dans ce domaine sont compliquées, en raison de la vitesse de développement des technologies, le besoin d’adapter les technologies à chaque cas individuel pour améliorer les résultats, et parce que les technologies sont utilisées en appui d’autres interventions, ce qui rend difficile l’identification séparée des effets. Les chercheurs proposent une typologie des technologies en cinq catégories : information et communication, assistance, télémédecine et télé-santé, usage à visée thérapeutique et/ou bien-être, autres technologies. Six fonctions principales des technologies sont identifiées : 1/l’aide à la mémoire, au soin de soi et aux activités de la vie quotidienne ; 2/le traitement et la délivrance de l’information ; 3/la sécurité, la sûreté, la surveillance et la réassurance ; 4/la gestion et la coordination des soins ; 5/l’interaction sociale et la participation ; 6/ les autres fonctions des technologies
Knapp M et al (coord.). The case for investment in technology. Policy Innovation Research Unit Publication 2016-2018. 124 p. 2016.
www.piru.ac.uk/assets/files/Dementia_IT_PIRU_publ_18.pdf(texte intégral).