Technologies appliquées à la démence : que peut-on en attendre ?
Innovation
Pour une personne atteinte de déficit cognitif léger ou au stade léger de la démence, la technologie est souvent destinée à pallier des troubles de la mémoire, être en sécurité et s’occuper de sa santé. Les personnes malades et leurs aidants utilisent de plus en plus les médias sociaux et Internet pour comprendre les besoins des personnes malades, partager leurs expériences et obtenir un soutien. Pour une personne au stade modéré ou sévère de la démence, les technologies d’assistance et de sécurité peuvent promouvoir l’autonomie et aider au maintien des compétences. L’usage de la technologie se veut aussi davantage « thérapeutique », notamment au moyen des tablettes tactiles ou des lecteurs numériques de musique pour des activités de réminiscence. Des interventions s’appuyant sur la technologie peuvent améliorer la santé et le bien-être des aidants, pour leur apporter du « répit » et les rassurer, aider à coordonner les soins et le soutien, en facilitant l’interaction sociale et la mise en réseau, soit entre les aidants informels eux-mêmes, soit entre aidants informels et professionnels, et en apportant de la formation. Pour une personne au stade modéré ou sévère en hébergement collectif, la technologie peut aider à conserver un certain degré d’autonomie, et améliorer le bien-être grâce à des animations thérapeutiques (robots animaux, jeux et réminiscence). La technologie peut aussi aider à maintenir le lien avec leur famille. Les aidants familiaux peuvent être davantage impliqués dans l’accompagnement. Certains établissements utilisent la technologie mobile pour faciliter les soins centrés sur la personne, évaluer les risques et se coordonner avec les autres professionnels. Les nouveaux domaines de la recherche et du développement des technologies comprennent les technologies analytiques et diagnostiques, pour identifier les personnes à risque, ou aux premiers stades de la démence ; l’intégration de « parcours de soins numériques » pour les personnes atteintes de maladies chroniques, pour le partage des informations entre les différents payeurs ; les technologies ludiques, utilisées de plus en plus pour promouvoir l’autonomie et préserver sa santé ; les outils pour encourager le changement de certains comportements, notamment pour la prise de médicaments ; les technologies pour entraîner la mémoire et la réalité augmentée, pour aider les aidants à comprendre les expériences et les besoins des personnes atteintes de démence. Les personnes malades qui s’intéressent au sujet s’expriment parfois sur leurs blogs : elles utilisent pour la plupart des technologies non spécifiques à la démence, telles que les smartphones (téléphones intelligents) ou les ordinateurs, et leur expérience est en général positive. Les expériences négatives concernent la difficulté à se souvenir de mots de passe ou à quoi servent les différentes alarmes. Les aidants utilisent également des technologies non spécifiques (tablettes, systèmes de surveillance pour bébé, smartphones, détecteurs de lumière, oreillers à écouteurs). Le plus grand obstacle à l’utilisation de la technologie est la difficulté d’obtenir conseil et soutien.
Knapp M et al (coord.). The case for investment in technology. Policy Innovation Research Unit Publication 2016-2018. 124 p. 2016.
www.piru.ac.uk/assets/files/Dementia_IT_PIRU_publ_18.pdf(texte intégral).