Technologies appliquées à la démence : la société doit-elle investir ?

Innovation

Date de rédaction :
26 avril 2016

En Angleterre, les coûts de la démence rapportés à la vie entière, depuis le diagnostic jusqu’à la fin de vie, comprenant les soins de santé et l’accompagnement social financé par des fonds publics ou par les proches s’élèvent en moyenne à 200 000 livres sterling  (253 840 euros) par personne, estiment le Pr Martin Knapp et ses collègues, en tenant compte d’une survie moyenne de 4.5 ans après le diagnostic. Les chercheurs ont construit un modèle pour évaluer l’impact potentiel de la technologie sur ces coûts. Un premier scénario propose une situation où les technologies d’assistance et de sécurité retardent l’entrée en établissement d’hébergement de huit mois. Les dépenses sanitaires et médico-sociales sur 4.5 ans seraient réduites de 13 000 livres (16 487 euros). Si le coût de l’intervention technologique (plus les coûts d’évaluation et des services associés à la technologie) est inférieur à 13 000 livres durant cette période, l’intervention technologique est rentable dans une perspective sanitaire et médico-sociale.  Mais cette perspective n’intègre pas le point de vue des aidants : si la technologie n’apporte pas de réduction du temps d’aide, elle n’est pas rentable dans une perspective sociétale. Un deuxième scénario propose une plateforme informatisée pour minimiser le fardeau et le stress des aidants. Les dépenses sanitaires et médico-sociales sur 4.5 ans seraient réduites de 3 000 à 4 500 livres (3 803 euros à 5 045 euros). La technologie n’apporterait aucune réduction des coûts des services professionnels. Un troisième scénario estime le bénéfice que pourrait apporter une technologie coûtant (avec ses services associés) 5 000 livres (6339 euros) sur 4.5 ans. Cette technologie serait rentable dans une perspective sanitaire et médico-sociale si elle retardait l’entrée en institution d’au moins trois mois ; elle serait rentable dans une perspective sociétale, soit en réduisant l’aide apportée par les aidants de 8%, ou en améliorant la survie ajustée à la qualité de vie de 0.06 à 0.08 QALY (années de vie ajustées à la qualité de vie – quality-adjusted life years).

Knapp M et al (coord.). The case for investment in technology. Policy Innovation Research Unit Publication 2016-2018. 124 p. 2016.

www.piru.ac.uk/assets/files/Dementia_IT_PIRU_publ_18.pdf(texte intégral).