Tai chi et personnes âgées présentant des troubles cognitifs : revue systématique de littérature et conseils pratiques

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Approches psychosociales

Date de rédaction :
15 septembre 2020

Le tai chi est un art martial traditionnel chinois qui se caractérise par la combinaison de séquences de mouvements doux, lents, circulaires et contrôlés d’intensité faible à modérée, ainsi que par des exercices de respiration et de concentration, rappelle le Living Lab de la Fondation Médéric Alzheimer. C’est une activité complète impliquant des composantes physiques, cognitives, psychologiques et philosophiques qui est de plus en plus populaire dans la population générale et chez les personnes âgées présentant ou non des troubles neurocognitifs. Une revue systématique de la littérature a retenu 8 études de bonne qualité méthodologique. Pour le Living Lab, le tai chi a 3 grands types d’indication pour les personnes âgées présentant des troubles neurocognitifs : des indications motrices (équilibre, marche, risque de chute, force musculaire), des indications cognitives (fonctionnement cognitif global, mémoire, capacités visuo-spatiales) et des indications psychologiques (dépression, troubles du comportement, interactions sociales). Pour les aidants, le tai chi est indiqué dans la dépression, l’anxiété, l’inclusion sociale et la relaxation. Les contre-indications sont les troubles neurocognitifs sévères (MMSE < 10), les troubles sensoriels, les difficultés à rester debout et/ou à marcher seul sans aide, les troubles du comportement invalidants, les troubles moteurs ne permettant pas une pratique optimale du tai chi.

L’intervention de tai chi doit être faite sur une période d’au moins 20 semaines, avec au moins 2 séances de 20 à 90 minutes (durée moyenne 50 minutes) par semaine. La séance se déroule en 4 phases : échauffement, pratique du tai chi, relaxation et retour d’expérience. Des pauses peuvent être proposées si nécessaire. Les séances doivent se tenir dans une pièce spacieuse, calme, avec un parquet en bois, un système de chauffage, une combinaison de lumière naturelle et artificielle. Le domicile doit être adapté pour le relais de la pratique à domicile. La présence des participants doit être suivie. La réticence des participants à assister aux séances implique de réévaluer la pertinence de l’intervention. L’évaluation doit être cognitive, motrice, physique, psychologique et comportementale. Les séances doivent être menées par des professeurs de tai chi expérimentés, diplômés et connaissant la population âgée présentant des troubles neurocognitifs, en présence des aidants et des soignants.

https://www.fondation-mederic-alzheimer.org/sites/default/files/fiche-litterature-tai-chi.pdf, juillet 2020 (texte intégral).