Syndrome confusionnel : évaluation et prise en charge
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Alzheimer Ecosse commence à organiser des cafés « Alzheimer et syndrome confusionnel » (Dementia and Delirium Carers’ Cafe) pour sensibiliser les aidants à la prise en charge du syndrome confusionnel, un facteur majeur de risque incident de démence chez les personnes âgées de 85 ans et plus (risque multiplié par 9 ; Davis HJ et al, 2012) et discuter avec une équipe de soutien post-diagnostic du système national de santé. Le syndrome confusionnel est fréquent dans les populations gériatriques, surtout lorsqu’il existe des troubles neurocognitifs sous-jacents et que le patient présente une décompensation organique aiguë [défaillance des mécanismes régulateurs qui empêchaient l’apparition des troubles], rappellent Thomas Tannou et ses collègues, des services de gériatrie et de psychiatrie du CHU de Besançon, et de l’équipe de recherche Ethique et progrès médical. La présentation clinique du syndrome confusionnel peut être variée, allant de l’hypovigilance à l’agitation psychomotrice. Des outils comme la Confusion Assessment Method facilitent le diagnostic. Le bilan étiologique [étude des causes] est central dans la prise en charge. Le syndrome confusionnel étant multifactoriel et étant facilité par les éléments constitutifs du syndrome de fragilité, le repérage des facteurs de risque est central et permet une approche préventive. La recherche d’éléments déclencheurs doit être systématisée, avec une attention particulière sur le risque iatrogénique. La prise en charge symptomatique repose prioritairement sur l’éviction ou le traitement des facteurs déclenchants. Cependant, le délai nécessaire à la réalisation du bilan étiologique et à l’initiation des thérapeutiques peut être long, et peut nécessiter des actes invasifs, parfois impossibles à réaliser en raison de l’agitation psychomotrice associée au syndrome confusionnel. Dans ces situations, il est essentiel de mettre en œuvre une approche symptomatique non médicamenteuse. Néanmoins, en cas de mise en danger du patient, le recours à des médicaments symptomatiques peut parfois être nécessaire. Les recommandations de bonnes pratiques préconisent, au cas par cas, l’usage de benzodiazépines à demi-vie courte en cas de troubles anxieux et de neuroleptiques en cas de troubles perturbateurs du comportement, mais sans proposer de stratégie thérapeutique particulière. Thomas Tannou et ses collègues publient une revue de la littérature et proposent une stratégie thérapeutique adaptée aux symptômes du patient.
www.nhsfife.org/nhs/index.cfm?fuseaction=nhs.newsdisplay&objectid=F15D593F-A123-2260-75E83DF2F937FDB1, 21 septembre 2018.
Tannou T et al. Le syndrome confusionnel chez le patient âgé ayant des troubles neurocognitifs. Neurol Psychol Gériatr 2018 ; 18(106) : 226-234. Août 2018.
www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1627483018300436.
Davis HJ et al. Delirium is a strong risk factor for dementia in the oldest-old: a population-based cohort study. Brain 2012 ; 135(9) : 2809-2816. Septembre 2012.
https://academic.oup.com/brain/article/135/9/2809/326783 (texte intégral).