Stimulation cognitive et approche culturelle

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
18 mars 2015

La stimulation cognitive est une intervention structurée, multisensorielle, visant à améliorer la cognition et le comportement social de personnes au stade léger à modéré de la démence, en offrant une gamme d’activités agréables apportant une stimulation générale pour la pensée, la concentration et la mémoire.  Son rapport coût-efficacité est favorable. Le programme a été standardisé au Royaume-Uni. Il comprend quatorze séances initiales de quarante-cinq minutes, deux fois par semaine pendant sept semaines, et vingt-quatre séances d’entretien de quarante-cinq minutes, une fois par semaine pendant vingt-quatre semaines. En Australie, l’équipe de Brian Draper, du département de psychiatrie des personnes âgées des banlieues Est de Sydney, l’adapte au contexte local, auprès des différents groupes linguistiques et culturels, dont les Aborigènes (Kanareck et al). L’approche a été décrite par Elisa Aguirre et ses collègues, de la division de psychiatrie de l’University College de Londres (Royaume-Uni). Les chercheurs utilisent une méthode de formation largement utilisée en adaptation culturelle des psychothérapies, qui implique une co-construction avec les acteurs de terrain. Un processus en cinq phases est recommandé : 1/ générer des connaissances en collaboration avec les parties prenantes (personnes malades et leurs aidants, professionnels de santé et de santé mentale de proximité, organisations de terrain et agences, guérisseurs traditionnels et indigènes, organisations spirituelles et religieuses) ; 2/ intégrer l’information générée avec les connaissances théoriques, empiriques et cliniques ; 3/ valider l’intervention culturellement adaptée avec les acteurs ; 4/ tester cette intervention ; 5/ Finaliser l’intervention culturellement adaptée. Cette méthode a été utilisée auprès de personnes d’origine tanzanienne, nigérienne, chinoise, d’Asie du Sud et du Japon vivant au Royaume-Uni. Les chercheurs soulignent l’importance de s’appuyer sur les personnes âgées dépositaires des connaissances pertinentes historiques, culturelles et religieuses.

Kanareck D et al. Cognitive Stimulation Therapy: a pilot Australian adaptation. Australian J Dementia Care 2015 ; 4(1): 33-36. www.dementiaresearch.org.au/images/dcrc/output-files/1278-cognitive_stimulation_therapy_-__a_pilot_australian_adaptation.pdf(texte intégral). Aguirre A et al. Guidelines for adapting cognitive stimulation therapy to other cultures. Clin Interv Aging 2014; 9: 1003-1007. Juin 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4079629/pdf/cia-9-1003.pdf (texte intégral).