Souhait d’assistance au suicide d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer : les questions que doivent se poser la famille, les aidants et les professionnels

Droit des personnes malades

Politiques

Date de rédaction :
20 mai 2021

Face à un souhait d’assistance au suicide des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, l’Association Alzheimer allemande propose une liste de questions clés. Est-il impossible que la personne concernée se sente exposée à une attente ou à une pression sociale pour ne pas être une charge pour la famille ou la société ? Quelles sont les crises familiales, sociales ou financières auxquelles la personne peut être confrontée maintenant ou bientôt ? Les raisons invoquées par la personne concernée sont-elles suffisantes et à prendre au sérieux ? Des alternatives ont-elles été proposées ? En particulier dans le cas de la peur, du repli sur soi et de la solitude, les discussions sur une plus longue période sont très importantes. La personne concernée a-t-elle une personne de contact pour les problèmes émotionnels ou organisationnels (il peut aussi s’agir d’amis, de voisins, de la famille) ? Toutes les alternatives au suicide ont-elles été discutées et comprises de manière adéquate ? Cela inclut non seulement les options de traitement palliatif pour les états douloureux redoutés ou les médicaments pour traiter les états dépressifs, mais aussi des informations sur toutes les options de participation à la vie sociale et les conditions pour rendre cette participation possible. Quels sont les objectifs de vie de la personne ? A-t-on exploré les possibilités de continuer/de reprendre des activités autour de centres d’intérêt antérieurs ou nouveaux ou de permettre des visites (par exemple, des petits-enfants) ? Une dépression médicalement traitable peut-elle être exclue ? A quel point le désir suicidaire est-il manifeste ? Existe-t-il de manière continue sur une période d’au moins 6 mois ? Un événement spécifique est-il à l’origine d’une demande de suicide assisté ? La personne concernée s’est-elle informée sur le type d’assistance et a-t-elle pris une décision à cet égard ? Les conversations générales d’accompagnement doivent être menées par les parents, les proches ou les soignants avec lesquels la personne concernée entretient une relation de confiance. Il peut être utile de demander le soutien de professionnels ou de groupes familiaux, car la charge de ces conversations peut être très lourde. Des professionnels qualifiés ayant des connaissances en conseil psychosocial, en prévention du suicide et en droit social doivent être consultés pour discuter des raisons du désir de suicide et pour exclure une décision provoquée par une pression extérieure. L’évaluation doit faire appel à des spécialistes qualifiés ayant des qualifications particulières en psychiatrie gérontologique ou en gériatrie et connaissant la situation de vie individuelle, afin de vérifier la capacité de la volonté, le caractère volontaire et sérieux et d’exclure une atteinte à la libre formation de la volonté due à des facteurs somatiques, psychologiques et sociaux. De plus, l’Association allemande Alzheimer recommande d’imposer par la loi une obligation de documentation pour chaque cas de suicide assisté et d’exiger l’approbation d’un comité d’éthique multi-professionnel.

Deutsche Alzheimer Gesellschaft. Das Positionspapier zum ärztlich assistierten Suizid, 22 mars 2021. www.deutsche-alzheimer.de/ueber-uns/interessenvertretung/stellungnahmen/positionspapier-zum-aerztlich-assistierten-suizid.html (site en allemand).