Soins et maladie d’Alzheimer
Interventions non médicamenteuses
C’est le titre d’un dossier que consacre Soins Gérontologie à l’organisation des soins non médicamenteux dans la maladie d’Alzheimer. « Même si les médicaments spécifiquement dédiés au traitement symptomatique sont actuellement remis en cause », écrit Tristan Cudennec, du service de médecine gériatrique de l’hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), « il existe de nombreuses autres facettes de l’organisation du soin qu’il faut faire connaître dans ce domaine. » Muriel Stefanuto, directrice d’établissement, et ses collègues du groupe Korian, qui proposent une analyse croisée historique, linguistique, juridique et médicale des termes « démence » et « dément », soulignent les risques et les enjeux des choix terminologiques pour les personnes malades et les professionnels. Marie-Laure Lecat, infirmière, chargée de mission à l’Agence régionale de santé Bourgogne-Franche Comté, et ses collègues, ont interrogé quant à eux neuf aidants ruraux ayant suivi une formation à la maladie d’Alzheimer. La formation est perçue comme un soutien efficace afin de sortir d’un certain isolement social. Le partage de savoirs expérientiels avec les pairs et le fait de rompre la solitude pour créer du lien sont décrits comme fondamentaux pour l’ensemble des aidants. Karine Auffret, ergothérapeute et Céline Jacolot, géronto-psychologue à l’unité Lec’h an envor (en breton : la route vers le souvenir) au pôle de psychiatrie du centre hospitalier de Quimperlé (Finistère), ont développé un programme de remédiation cognitive de dix séances pour des personnes atteintes de maladie neurodégénérative. D’abord en retrait, anxieuses, pessimistes, les personnes malades ont développé progressivement des relations interindividuelles, ont réduit leur agitation psychomotrice, se sont mises à sourire et à être joviales, avec présence et vigilance. Les bénéfices psychologiques sont nombreux : réassurance, confiance, exutoire d’une angoisse peu verbalisée, intérêt et plaisir. Compte-tenu de ces bénéfices socio-thymiques [qui a rapport au comportement extérieur de l’individu, à son affectivité], « il semble opportun de développer un nouveau groupe pour des patients âgés de plus de soixante-cinq ans, présentant une pathologie de l’humeur associée à une plainte cognitive. »
Cudennec T. Avant-propos. Organisation des soins non médicamenteux dans la maladie d’Alzheimer. Soins Gérontologie 2017 ; 22(125) : 11. Mai-juin 2017. www.em-consulte.com/article/1122432/article/organisation-des-soins-non-medicamenteux-dans-la-m. Stefanuto M et al. Maladie d’Alzheimer : l’importance du choix des mots. Soins Gérontologie 2017 ; 22(125) : 12-16. Mai-juin 2017. www.em-consulte.com/article/1122433/article/maladie-d-alzheimer-l-importance-du-choix-des-mots. Auffret K et Jacolot C. Bénéfices sociaux et thymiques d’un atelier de remédiation cognitive. Soins Gérontologie 2017 ; 22(125) : 23-26. Mai-juin 2017. www.em-consulte.com/article/1122435/article/benefices-sociaux-et-thymiques-d-un-atelier-de-rem.