Situation très critique dans la filière soins

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mai 2005

Alors que le nombre de personnes âgées dépendantes augmente, la filière soins (Pflegekassen) est confrontée à un avenir très mouvementé. Plus de deux millions de personnes sont aujourd’hui prises en charge et reçoivent des prestations financières pour soins à domicile, soit un tiers de plus qu’il y a huit ans. Trois autres millions de personnes ne peuvent plus s’occuper de leur foyer. Et le vieillissement de la population et l’allongement de l’espérance de vie laissent prévoir que ce nombre passera à trois ou quatre millions d’individus en 2040. Du côté des familles de ces personnes, la situation est lourde à gérer, entre l’aide ou la prise en charge totale, ou la maison de retraite. Par ailleurs, les pathologies telles que les troubles cognitifs augmentent considérablement. Le mode de vie moderne ne prête plus guère à prendre un parent dépendant chez soi, et les experts estiment donc qu’à l’avenir, de plus en plus de personnes dépendantes et âgées seront confiées à des institutions de long séjour. D’ici trente ans, cinq cent mille lits supplémentaires devront être créés dans les structures de long séjour. Mais le long séjour en maison de retraite coûte très cher : de deux mille à quatre mille euros. Qui paiera et comment ? La filière soins (domicile, maison de retraite) est déjà dans le rouge à hauteur de huit cent vingt millions d’euros. Une réforme est donc urgente. De très nombreux aidants (surtout des femmes) vivent une pression quotidienne insupportable, qui plus est sans reconnaissance ni aide financière conséquente. Ainsi, une personne atteinte de démence occasionne un coût de 43 800 euros, dont les deux tiers sont à la charge de la famille. Les aidants ne bénéficient pas de cadeaux fiscaux suffisants qui allègerait leur facture. Pour nombre de familles, la seule issue est souvent de recourir à du personnel clandestin, car les tarifs des prestations à domicile ont augmenté de 15% en dix ans, alors que les indemnités n’ont pas bougé. 
Quelques trois cent-vingt-trois mille personnes bénéficiant d’une allocation dépendance ont demandé un secours supplémentaire aux services sociaux de leur ville. 

Der Spiegelwww.spiegel.de, 9 mai 2005