Ruminer ferait-il le lit d'Alzheimer ?
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Déterminants de la maladie
Les dépressifs et les anxieux ont un risque accru de développer une maladie d’Alzheimer : une triste « double peine », écrit Yann Verdo, dans la rubrique Sciences et prospective des Échos. Selon l’hypothèse de la « dette cognitive », les pensées négatives récurrentes (ruminer des événements passés ou s’inquiéter pour l’avenir) sont un processus modifiable commun à de nombreux facteurs de risque psychologiques de la maladie d’Alzheimer (MA). Natalie Marchant, de la division de psychiatrie de l’University College de Londres, et ses collègues de l’Université McGill à Québec, de l’Université de Normandie à Caen et de la Fondation Pasqual Maragall à Barcelone (Espagne), ont étudié le déclin cognitif chez 292 personnes (cohortes PREVENT-AD et IMAP+). Les pensées négatives récurrentes sont associées à un déclin significatif de la cognition globale (p=0,02), de la mémoire immédiate (p=0,03) et différée (p=0,04), et à une augmentation des biomarqueurs observés en imagerie cérébrale : dépôts amyloïdes dans le cerveau (PREVENT-AD : p=0,01 ; IMAP+ : p=0,03) et de la protéine tau dans le cortex entorhinal (p=0,02). Il reste à vérifier si la modification des pensées négatives récurrentes réduit le risque de maladie d’Alzheimer.
www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/ruminer-ferait-il-le-lit-dalzheimer-1213273, 12 juin 2020. Marchant NL et al. Repetitive Negative Thinking Is Associated With Amyloid, Tau, and Cognitive Decline. Alzheimers Dement, 7 juin 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32508019.