Réunir les couples séparés par la maladie : pour une résidence adaptée
Société inclusive
À Sudbury (Ontario, Canada), Sophie Huneault et Paul Gagnon ont acheté un ancien couvent qu’ils espèrent rénover pour y aménager un centre de onze chambres. La clientèle ciblée est celle des « gens qui ne sont peut-être pas assez bien pour être en résidence à la maison seuls, mais pas assez malades non plus pour être dans un centre de soins de longue durée. » Le personnel sur place offrirait un accompagnement à ces résidents semi-autonomes. Le couple d’entrepreneurs a eu l’idée de mettre sur pied ce type de résidence alors que le père de Paul, Jean Gagnon, atteint de la maladie d’Alzheimer qui lui faisait perdre trop d’autonomie, a été exclu de la maison de retraite où il vivait avec sa femme Jeannine. Mariés depuis près de soixante ans, ils ont donc dû habiter chacun de leur côté. Une séparation très difficile à accepter. Mais avec quel financement Sophie Huneault et Paul Gagnon parviendront-ils à réaliser leur projet de transformation de l’ancien couvent ? Ils en estiment le coût à un million de dollars canadiens (680 000 euros), dont la moitié serait levée auprès de particuliers. La Société Alzheimer localeaccueille avec enthousiasme le projet de résidence : les logements adaptés et abordables sont rares. Le caractère unique du projet complique la démarche auprès du Réseau local d’intégration des services de santé du Nord-Est du Canada : « il semble qu’on ne tombe pas dans les bons critères » de cofinancement, regrette Paul Gagnon. Pour France Gélinas, député de la Nickel Belt et porte-parole de l’opposition néo-démocrate en matière de santé et de soins de longue durée, des concepts similaires de résidence existent déjà pour les personnes atteintes d’un handicap de développement. Il suffirait, selon elle, de s’en inspirer.