Rendre l’habillage facile : installer une relation de confiance avec la personne malade
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Colette Roumanoff continue à donner des conseils aux aidants sur son blog Bien vivre avec Alzheimer : « avant d’entrer dans le détail d’un habillage facile, il faut installer une relation de confiance et considérer que plus un malade perd ses repères, plus sa sensibilité augmente. Plus il se rapproche d’un état de grande dépendance (semblable en fin de parcours à l’état d’un nourrisson) plus il devient un concentré de sensibilité. Un petit enfant qui essaie de s’habiller va nous faire rire s’il essaie d’enfiler son pantalon par la tête. Nous-mêmes, nous avons appris à nous habiller pendant plusieurs années jusqu’à ce que nous soyons capables de lacer nos chaussures et de mettre seul notre manteau et nos gants. S’habiller et se déshabiller sont des activités bien plus complexes qu’elles n’en ont l’air. On les effectue sans réfléchir. C’est un savoir-faire automatique qui se suspend de lui-même dès qu’on se pose des questions comme : « qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre aujourd’hui ? » Pour Colette Roumanoff, la maladie d’Alzheimer est un long processus de désapprentissage : « un aidant se catastrophe parce que sa femme cherche à enfiler son soutien-gorge par les pieds ! Au moins, elle essaye ! On peut lui indiquer, en souriant, la manière de faire et le processus peut se remettre en marche, pendant un certain temps. Une aidante se plaint que sa mère remet ses habits sales dans l’armoire et les porte pendant longtemps. C’est tout simplement parce qu’elle n’arrive plus à distinguer les habits sales des habits propres. » Si enfiler les vêtements de nuit est en général assez facile, le déshabillage pose problème. « La personne ne voit pas pourquoi elle devrait se déshabiller. Elle proteste qu’elle se sent bien dans ses vêtements et veut dormir avec. Comme pour la toilette, le passage délicat consiste à ôter ses habits. La personne n’arrive plus à imaginer qu’un habillage suivra le déshabillage: elle a peur d’une certaine façon de rester déshabillée toute sa vie. Avant de lui demander d’enlever ses habits de jour, il faut étaler les habits de nuit de manière bien visible, les faire bouger, les tendre à la personne, les lui faire toucher, de manière à la rassurer. »
http://bienvivreavecalzheimer.com/les-secrets-dun-habillage-facile/, 9 mai 2018.