Refus de s’alimenter : le syndrome de glissement
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Le syndrome de glissement se définit comme une décompensation rapide de l’état général, la plupart du temps suite à une affection somatique ou psychique aigüe », rappelle Stella Choque, cadre de santé et formatrice. « Il touche le plus souvent la personne âgée, voire très âgée. Il arrive parfois qu’aucune étiologie [origine de la maladie définie à partir des manifestations observées] ne soit retrouvée. Tout se passe comme si la personne refusait de vivre plus ou moins consciemment. En quelques jours, une anorexie totale s’installe, avec un refus volontaire de s’alimenter, associée à : des troubles digestifs ; des troubles métaboliques ; des troubles sphinctériens ; des troubles de l’humeur ; une vision négative de sa propre personne, avec un sentiment d’inutilité ; une demande qu’on la laisse ; une agressivité envers les proches ou les soignants qui tentent de la stimuler. » La personne demande qu’on la laisse tranquille et exprime le souhait de mourir. Le refus des soins devient systématique, ainsi que la prise d’aliments. « Le tableau clinique du syndrome de glissement est très évocateur d’une dépression, mais le traitement antidépresseur ne fait pas toujours la preuve de son efficacité », souligne l’infirmière. « Il faut en effet au minimum deux ou trois semaines pour que le traitement agisse et le syndrome de glissement n’autorise pas toujours ce délai. La dénutrition s’installe rapidement, mettant le pronostic vital en jeu. La mort peut survenir par défaillance d’une ou de plusieurs grandes fonctions vitales. »
Doc’ Alzheimer, juillet-septembre 2016.