Réduction du sens olfactif : conséquences
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En Corée, l’équipe de Phil Hyu Lee, du département de neurologie de l’Université Yonsei de Séoul, montre, dans une cohorte de 77 personnes atteintes de la maladie de Parkinson, suivies pendant 5 ans, que parmi les personnes ayant une diminution de l’olfaction (hyposmie), 77 % avaient un déficit cognitif léger à l’inclusion, et que 50 % ont développé une démence associée dans les 5 ans. Le taux de conversion vers la démence est significativement augmenté chez les personnes hyposmiques par rapport aux personnes sans troubles olfactifs. Le risque de développer une démence est multiplié par 3,3 chez les personnes ayant des troubles de l’olfaction.
En Italie, Maria-Paola Cecchini et ses collègues, du département des neurosciences, biomédecine et mouvement de l’Université de Vérone, dans une étude auprès de 50 personnes atteintes de la maladie de Parkinson et 50 personnes en bonne santé, ont testé la cognition, l’olfaction (test Sniffin’ Sticks Extended Test) et le goût (test sur la bouche entière et Taste Strip Test). La fonction olfactive et l’identification des saveurs sucrées sont réduites chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Le déficit cognitif léger diminue l’identification des odeurs. Les facteurs associés à une faible fonction olfactive sont l’âge, la cognition globale, l’apathie ou une incapacité visuelle et spatiale. L’identification des saveurs amères et des saveurs salées est réduite par un déficit cognitif léger ou des fonctions exécutives. Ces observations suggèrent des anomalies anatomiques sous-jacentes différentes, qui devront être observées en neuro-imagerie.
Par ailleurs, une étude menée par Bojing Liu et ses collègues, de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède) et de l’Université de l’État du Michigan (Etats-Unis), auprès de 2 289 personnes âgées de 71 à 82 ans, dans 2 villes américaines, montre que le déficit olfactif est associé à une augmentation de la mortalité de 46 % dans les 10 ans. La présence d’une maladie neurodégénérative explique 22 % de cette surmortalité.
Yoo HS et al. Olfactory anosognosia is a predictor of cognitive decline and dementia conversion in Parkinson’s disease. J Neurol, 22 avril 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31011798. Cecchini MP et al. Olfaction and taste in Parkinson’s disease: the association with mild cognitive impairment and the single cognitive domain dysfunction. J Neural Transm (Vienna) 2019; 126(5): 585-595. Mai 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30911822. Liu B et al. Relationship Between Poor Olfaction and Mortality Among Community-Dwelling Older Adults: A Cohort Study. Ann Intern Med, 30 avril 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31035288. www.franceinter.fr/sciences/si-vous-avez-un-mauvais-odorat-votre-esperance-de-vie-est-peut-etre-limitee, 3 mai 2019. www.nhs.uk/news/older-people/poor-sense-smell-elderly-linked-higher-risk-dying/, 30 avril 2019.