Redonner le goût de vivre

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
25 mars 2011

« Attention, Monsieur, vous n’avez pas bien regardé avant de traverser ! », avertit Adeline Milet, ergothérapeute de la nouvelle équipe mobile Alzheimer de Nantes. Elle accompagne Christian, âgé de quatre-vingt-deux ans, qui se dirige vers la boulangerie, située à quelques centaines de mètres de sa maison. Un matin, il s’est perdu sur ce chemin qu’il connaît par cœur. Les jours suivants, il n’a plus voulu sortir. Avec Adeline, il réapprend le plaisir de la balade, saluant le voisin prothésiste, souriant à la commerçante. « Redonner une motivation à la personne, lui montrer qu’elle peut encore faire plein d’activités, la valoriser, c’est une de nos missions », explique l’ergothérapeute. Sur prescription médicale, les équipes mobiles peuvent intervenir pour douze à quinze séances à domicile, prises en charge à 100%. La première visite permet d’évaluer la situation du malade dans son logement afin d’y apporter des réponses pratiques : modifier l’architecture pour le rendre plus sécurisé, réfléchir à une aide à domicile ou encore à un placement temporaire en accueil de jour. « Nous nous sommes rendus compte que beaucoup de gens sont isolés et n’ont pas forcément accès à ces informations. Quatre mille personnes seraient atteintes à Nantes », indique Gérard Nappez, directeur du Sadapa (Soins à domicile aux personnes âgées) de l’Association des centres de soins de la région nantaise. Il s’agit aussi d’écouter et de conseiller les aidants. Monique, la femme de Christian, est épuisée : « c’est comme si j’avais avec moi un enfant en bas âge qui commence à marcher. Je dois le surveiller, tout contrôler ». Le soutien d’Aline et de ses collègues la rassure. « Je sais que je ne suis pas seule », confie Monique. « Dans d’autres pays d’Europe, où ce type de service s’est généralisé, il a été démontré que le malade peut rester dix-huit mois à deux ans de plus chez lui, dans de bonnes conditions », conclut Gérard Nappez.