Reconnaissance des aidants jeunes : quelle politique ?
Droit des personnes malades
Un sujet reste encore en marge des travaux sur les proches aidants, rappelle la députée du Val-d’Oise Nathalie Elimas (Mouvement démocrate), rapporteur de la proposition de loi : celui des jeunes aidants ou des enfants aidants familiaux. Selon des données 2015 de l’ANESM (Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux), 11 % des 8,3 millions d’aidants ont entre 16 et 30 ans. Ces enfants, confrontés à la maladie d’un parent ou au handicap d’un frère ou d’une sœur, sont souvent peu suivis sur le plan médical et courent le risque de développer d’importantes carences, préjudiciables à leur santé et à leur bon développement de croissance. En outre, les enfants aidants sont aussi plus sujets au décrochage scolaire, à la déscolarisation ou encore à la désinsertion sociale. Enfin, les enfants aidants ressentent très souvent une souffrance et un épuisement, difficilement communicables, ainsi qu’un sentiment d’isolement. Pour la députée, il conviendrait de travailler avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Solidarités et de la Santé pour mieux former et sensibiliser la communauté éducative à la question des enfants aidants, améliorer leur repérage, anticiper les risques spécifiques liés à cette situation d’aidance et mettre en place des dispositifs de soutien spécifiques.
Sénat. Rapport fait au nom de la commission des affaires sociales sur la proposition de loi, adoptée par le Sénat en deuxième lecture, visant à favoriser la reconnaissance des proches aidants. Elimas N (rapp.). Volume I. Avant-propos, commentaires d’articles et annexes. 30 avril 2019. www.assemblee-nationale.fr/15/rapports/r1911-vi.asp (texte intégral). Hospimédia, 2 mai 2019.