Recherche sur les interventions psychosociales : où en est-on ? (2)
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Les équipes cliniques ne savent pas quelle intervention introduire dans leurs pratiques, tant les résultats de la littérature apparaissent difficiles à interpréter en raison de la faiblesse méthodologique de certains travaux et le manque de preuves scientifiques, rappelle Orii McDermott, docteur en musicothérapie, de la division de psychiatrie et psychologie appliquée à l’Université de Nottingham (Royaume-Uni), qui publie une autre « revue de revues » sur les interventions psychosociales parues entre 2010 et 2016. 22 revues systématiques ont été identifiées, portant en majorité sur des interventions visant à l’amélioration de la capacité physique et de la cognition, et couvrant au total 197 études uniques. Globalement, les preuves s’accumulent pour dire que les interventions d’exercice physique multi-domaines, d’intensité suffisante (modérée à élevée) améliorent les fonctions physiques et cognitives globales et la réalisation des activités de la vie quotidienne. La stimulation cognitive en groupe améliore les fonctions cognitives, les interactions sociales et la qualité de vie. Les preuves scientifiques sont insuffisantes pour déterminer si les interventions psychologiques ou sociales peuvent améliorer l’humeur ou le comportement : les études et les interventions sont trop hétérogènes. Les auteurs soulignent l’importance des activités de groupe pour promouvoir l’intégration sociale des personnes malades. La recherche s’oriente sur les résultats des interventions à long terme, selon la sévérité et les types de démence, et sur les conditions pour que ces interventions apportent un changement.
McDermott O et al. Psychosocial interventions for people with dementia: a synthesis of systematic reviews. Aging Ment Health, 17 janvier 2018.