RECHERCHE SUR LA MALADIE Septembre 2005
Recherche
Un signe précoce: la baisse de l’Indice de Masse Corporelle.
Selon un nouveau travail publié par une équipe de Chicago, l’apparition des premiers signes de la maladie d’Alzheimer pourrait être précédée par une diminution de l’Indice de Masse Corporelle. Elle pourrait précéder le développement de troubles patents de la mémoire.
Le Quotidien du Médecin, 27 septembre 2005
Le don de cerveau post mortem doit être encouragé.
C’est ce que rappelle le professeur Jean-Jacques Hauw, chef du service d’anatomie pathologique neurologique à la Salpêtrière, vice-président du comité scientifique de France Alzheimer. Le futur Centre de ressources biologiques aura besoin de beaucoup de cerveaux « Alzheimer » et « normaux » pour obtenir deux échantillons utilisables appariés en fonction de l’âge et du sexe. Il précise que l’autopsie révèle deux fois sur dix un faux diagnostic de maladie d’Alzheimer et que des maladies associées sont présentes une fois sur deux.
Impact Médecine, 22 au 28 septembre 2005
Une banque de données sur le cerveau.
La fondation Ifrad se lance dans la constitution d’une banque de données pluridisciplinaires, à partir d’une cohorte de 850 patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Un Centre national d’information et de recherche sur la maladie d’Alzheimer, sous la direction scientifique du professeur Bruno Dubois, constituera, dans une première phase, un résau de six centres participants, qui recruteront chacun deux patients par mois, s’engageant à faire don de leur cerveau post mortem. Dans une deuxième phase, les données seront collectées au sein d’un dossier informatisé nommé Caliope. Troisième étape : un centre de ressources biologiques devrait permettre le lancement d’une « banque tissulaire Alzheimer ».
Le Quotidien du Médecin, article de Flavie Baudrier, 21 septembre 2005 ; www.agevillage.com, 20 septembre 2005
Modéliser les signes précoces de la maladie.
Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par Lars Backman de l’Institut suédois Karolinska, a examiné dix années d’études cliniques sur la maladie d’Alzheimer, dans le but d’établir un tableau précis des problèmes cognitifs que développent les personnes atteintes de cette maladie. L’étude, récemment publiée dans la revue Neuropsychology, révèle que des signaux d’avertissement précoces peuvent apparaître dix ans avant le diagnostic : déficits précliniques de capacité cognitive globale, de mémoire immédiate, de rapidité de perception et des fonctions d’exécution. Ces conclusions suggèrent que les déficiences précliniques sont plus graves lorsque la maladie débute plus tôt et qu’elle progressent plus rapidement du fait de lésions plus étendues et plus graves.
www.futura-sciences.com, 12 septembre 2005
Facteur de risque : être brouillé avec ses enfants.
Des chercheurs suédois ont démontré que les personnes les plus à risque étaient les parents âgés fâchés avec leurs enfants. L’isolement et la dépression font en effet le lit de la maladie. C’est ce que révèle notamment le professeur Jean-François Dartigues, neurologue, responsable du centre mémoire du CHU de Bordeaux et l’un des auteurs du rapport « Prise en charge de la maladie d’Alzheimer » remis à l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé. « Le meilleur conseil à donner à un retraité, dit-il, c’est de profiter de la vie, cultiver ses relations avec ses enfants, sa famille. »
Le Parisien, article de Corinne Thebault, 20 septembre 2005
Hypertension = danger.
Des chercheurs de l’Inserm ont réalisé une expérimentation sur 192 patients à trois ans d’intervalle, afin de mesurer l’évolution des lésions cérébrales. Un groupe a reçu un traitement contre l’hypertension, l’autre a pris un placebo. Les résultats, publiés dans la revue Circulation, montrent que les personnes sous hypotenseurs développaient deux fois moins de lésions que les autres. Le volume des nouvelles lésions était chez elles cinq fois moins important que chez les sujets sous placebo.
@RT Flash, lettre du 23 au 29 septembre 2005, édito du sénateur René Trégouët
Risque vasculaire = risque d’Alzheimer.
Quatre facteurs de risque, diabète, hypertension, pathologies cardiaques et tabagisme sont associés à l’apparition d’une maladie d’Alzheimer. La relation de ces différents facteurs a été étudiée sur 1 138 sujets, âgés en moyenne de 76,2 ans et suivis pendant cinq ans, par une équipe dirigée par JA. Luchsinger. La présence d’au moins trois de ces facteurs multipliait le risque par 3,4. Le diabète et le tabagisme étaient les deux facteurs les plus importants.
Neurology, article de JA. Luchsinger et al., 2005 ; successfulaging.com, 8 septembre 2005
L’hyperinsulinisme, facteur de la maladie d’Alzheimer ?
Une étude biologique chez des adultes sains montre que l’hyperinsulinisme induit une augmentation de l’inflammation du système nerveux central, avec un accroissement de la synthèse de la protéine bêta-amyloïde, ce qui peut entrer dans le cadre de la pathogénie de la maladie. L’étude a été menée par l’équipe du docteur Mark Fishel sur seize adultes âgés en moyenne de 68,2 ans.
www.neuropsy.fr, article du docteur Béatrice Vuaille, 6 septembre 2005
Des protéines minuscules, facteurs de la maladie d’Alzheimer ?
Des chimistes et des biologistes de l’université Northwestern ont découvert une façon de détecter et d’estimer la taille et la structure d’une protéine toxique minuscule, l’ADDL (Amyloïd Derivated Diffusible Ligands), suspectée de jouer un rôle dans la maladie d’Alzheimer. Pour le docteur Haes, « les nanobiosenseurs que nous avons élaborés pourraient nous permettre de déterminer le risque de développer des troubles de la fonction cognitive lorsque des ADDL sont détectés ».
www.neuropsy.fr, 2 septembre 2005
Thérapeutiques
Vive le thé vert ?
Selon une étude réalisée à l’université de Floride du Sud et parue dans le Journal of Neuroscience, un composant du thé vert pourrait combattre la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs ont injecté à des souris, programmées pour développer une maladie semblable à la maladie d’Alzheimer, des doses d’un antioxydant contenu dans le thé vert : l’épigallocatéchine gallate. Cette molécule entraînerait une réduction de la production de la protéine beta amyloïde.
www.i-dietetique.com, 27 septembre 2005 ; www.senioractu.com, 21 septembre 2005 ; Journal of Neuroscience, 21 septembre 2005
Vaccin : deux nouvelles approches.
On sait qu’un nouvel essai vaccinal, piloté par le laboratoire suisse Roche, sera tenté en 2006. Le précédent essai, lancé par la société irlandaise Elan, associée au laboratoire américain Wyeth, avait été brutalement interrompu à la suite d’accidents cliniques graves. Aujourd’hui les chercheurs proposent deux nouvelles approches : soit injecter une protéine mieux ciblée, capable de pousser l’organisme à produire des anticorps sans provoquer des effets secondaires ; soit injecter des anticorps tout prêts, fabriqués en laboratoire.
La Croix, article de Pierre Bienvault, 21 septembre 2005 ; www.lexpress.fr, 15 septembre 2005
Gingko biloba : est-ce efficace ?
Grâce au suivi sur cinq ans de 2 864 patients, l’étude GudAge, lancée par les laboratoires Ipsen, a pour objectif principal d’apprécier les effets de l’EGb 761 (extrait de gingko biloba) sur la prévention de la survenue d’une démence de type Alzheimer. Elle porte sur deux groupes de patients, âgés de soixante-dix ans au moins, qui expriment une plainte mnésique spontanée à leur médecin. Elle implique la collaboration de 658 médecins, dans dix-huit régions et vingt-trois CHU.
Le Quotidien du Médecin, article du docteur Brigitte Valois, 12 septembre 2005 ; www.neuropsy.fr, même date
Gare aux techniques de fragmentation des plaques amyloïdes !
On sait que la maladie d’Alzheimer se caractérise notamment par la présence de dépôts de protéines anormales dans le cerveau des malades. Mais certains chercheurs se demandent si la formation d’amas de fibrilles d’amyloïdes ne jouerait pas, contre toute attente, un rôle protecteur pour les neurones : les fibrilles séquestreraient des substances impliquées dans la mort neuronale. Ainsi les stratégies thérapeutiques se fondant sur la dissolution des plaques amyloïdes pourraient finalement avoir des conséquences néfastes pour les malades, puisqu’elles conduiraient à la libération de molécules neurotoxiques. Tel est l’avertissement lancé par le docteur Byron Caughey et son équipe de Rocky Mountain Laboratories, Hamilton, USA.
Le Quotidien du Médecin, article d’Elodie Biet, 8 septembre 2005 ; www.neuropsy.fr, même date ; Nature, article de JR.Silvera, même date ; www.lefigaro.com, même date ; www.lacroix.com, même date ; www.sante.net, même date
Réduire l’hypertension = diminuer le risque d’Alzheimer ?
Des chercheurs français et australiens, sous la direction du neurologue Christophe Tzourio, ont démontré, à partir de l’analyse des « hypersignaux de la substance blanche » obtenus par IRM, que l’hypertension favorise l’apparition de lésions spécifiques au sein de l’encéphale, associées à une détérioration des fonctions cognitives. Les chercheurs ont mené leur essai dans le cadre de la grande étude internationale Progress, portant sur plus de six mille patients. Ils ont comparé, sur 192 patients français, l’évolution des hypersignaux à trois ans d’intervalle, avec ou sans traitement antihypertenseur. Ils ont constaté que les hypersignaux étaient deux fois moins fréquents chez les patients sous traitement que chez ceux sous placebo. Et leur volume était cinq fois moins important chez les personnes traitées.
www.lefigaro.fr, article de Catherine Petitnicolas, 7 septembre 2005
Le refus britannique de quatre médicaments anti-Alzheimer est-il vraiment pertinent ?
On se souvient que le National Institute of Clinical Excellence (Nice) avait publié, en février 2005, une analyse préliminaire sur l’utilisation des traitements symptomatiques de la maladie d’Alzheimer. Cet organisme britannique avait estimé que, d’un point de vue rapport coût-efficacité, les trois anticholinestérasiques donépézil, rivastigmine et galantamine, ainsi que la mémantine, n’étaient pas recommandés dans le traitement de la maladie. Or cette étude ne serait pas recevable du point de vue de sa méthodologie. A l’inverse, une étude menée par l’équipe du professeur Lopez et parue dans le Journal of American Geriatric Society, montre la relative efficacité de ces traitements et un risque nettement inférieur d’entrée en institution. De la même façon, l’association Alzheimer Europe rappelle le rôle essentiel que représentent ces thérapeutiques, tant pour un diagnostic précoce que pour un suivi au long cours.
Psychologie et NeuroPsychiatrie du vieillissement, article de Joëlle Brachat, septembre 2005 ; www.john-libbey-eurotext.fr, 29 août 2005
Le gène qui manque à l’homme, mais pas au chimpanzé.
Le premier séquençage du génome d’un grand singe vient d’être achevé par un consortium international. Sa comparaison avec celui de l’homme montre que, sur les quelque trois milliards de paires formant la trame de la double hélice d’ADN dont les chromosomes sont constitués, une très faible proportion diffère : environ 1,23%. Une cinquantaine de gènes présents chez l’homme manquent purement et simplement chez le chimpanzé. A l’inverse, l’homme a perdu un gène protégeant les autres mammifères de la maladie d’Alzheimer. Peut-il y avoir, un jour, des retombées médicales ?
Le Monde, 2 septembre 2005
La pilule anti-sommeil contre la maladie d’Alzheimer ?
Les chercheurs de l’école de médecine de Wake-Forest University (Caroline du Nord) ont mis au point une molécule, le CX717, qui permet de combattre les effets du manque de sommeil. Cette pilule agit en stimulant un neuro-transmetteur, le glutamate. Elle est également testée sur d’autres pathologies, comme la maladie d’Alzheimer.
www.20minutes.fr, 30 août 2005 ; http://permanent.nouvelobs.com, 25 août 2005
Des cellules-souches d’embryon pour créer des cellules-souches neuronales. Tel est le premier résultat obtenu par des chercheurs italiens et britanniques, à l’Université d’Edimbourg. Mais on est encore loin de pouvoir « fabriquer » les neurones eux-mêmes, ce qui représenterait sans doute un espoir pour le traitement des maladies neuro-dégénératives. « Je crois que nous parlons d’un délai de cinq à dix ans », déclare le docteur Austin Smith, qui a dirigé la recherche.www.vetiline.com, 23 août 2005
Des chercheurs produisent des neurones à partir de cellules du cerveau.
Une équipe du Karolinska Institute de Stockholm est parvenue, à partir de cellules cérébrales prélevées par biopsie sur des adultes vivants, à créer de nouvelles cellules qui sont devenus fonctionnelles. En leur adjoignant de glutamate, les nouvelles cellules se sont mises à communiquer entre elles.
www.agevillage.com, 22 août 2005
Un essai de thérapie génique.
Des chercheurs de l’Université de San Diego (USA), sous la direction du Pr.Tuszynski, ont prélevé des cellules de l’épiderme de huit patients volontaires, atteints de formes préliminaires de la maladie d’Alzheimer. Puis ils ont génétiquement modifié ces cellules, pour qu’elles produisent en grande quantité le facteur NGF, qui stimule les neurones détruits par la maladie en favorisant notamment de nouvelles connections nerveuses. Elles ont ensuite été injectées à la base antérieure du cerveau des patients, là où sont concentrés les neurones cholinergiques, les premiers atteints par la maladie. Deux de ces patients sont morts. Chez les six autres, une amélioration des tests cognitifs a été constatée.
http://news.doctissimo.fr, 22 août 2005
Le curcuma est-il efficace ?
D’après une étude réalisée par une équipe de l’Université de Californie, sous la direction du neurologue Gregory Cole, le curcuma, un condiment particulièrement utilisé à La Réunion, bloquerait ou réduirait la formation de dépôts de protéines béta-amyloïdes.
www.clicanoo.com, 22 août 2005 ; www.bethel-fr.com, même date