Réalité virtuelle immersive : la tête dans les étoiles
Innovation
L’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) du Groupe SOS Seniors Camille Saint-Saëns à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a proposé un atelier de réalité virtuelle immersive à quatre résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, avec l’aide de Commune Image, une « fabrique de cinéma » basée à Saint-Ouen (un incubateur de start-ups de création cinématographique, racheté en juin 2017 par le Groupe SOS, spécialisé dans l’entrepreneuriat social). « L’atelier Scrabble n’est plus du tout adapté à ces pathologies. Il faut leur permettre d’accéder à des univers qu’ils ne peuvent plus fréquenter, voire auxquels ils n’ont jamais eu accès », résume Charlotte Mousset, la directrice de l’EHPAD. « Ah tiens, je crois que je suis dans l’espace… Mais c’est un peu brumeux », note Raymonde, 81 ans, son casque 3D sur la tête. Au choix pour les résidents : un documentaire sur le séjour dans l’espace de Thomas Pesquet et un film sur la Chine. « II faut des choses qui soient très immersives, pas forcément interactives, comme ce que l’on peut faire pour des jeux vidéo, et surtout pas trop brutales », précise Caroline Safir, directrice adjointe de Commune Image. « Alors ça… Si c’est pas du génie ! », commente Emmanuel, visiblement fasciné par son expérience qui lui permet de voir en trois dimensions l’envol de Thomas Pesquet pour la station spatiale internationale. « Elle est toute petite la Terre en fait, vue d’ici », commente-t-il, en bougeant la tête de haut en bas. Il restera un bon quart d’heure avec le casque sur la tête. « J’ai eu de bonnes sensations, assure-t-il à l’issue du test. Quand est-ce qu’on recommence ? » Pour Sarah Noizières, psychologue de l’établissement, l’effet semble positif, même si tous les résidents atteints de la maladie d’Alzheimer n’adhérent pas à cet atelier. Deux résidents ont refusé de venir. Mais pour ceux qui y ont participé, on peut dire que cela participe à réduire leur stress, leurs angoisses. C’est un outil d’apaisement. » La 3D permet de s’échapper, titre Thomas Poupeau, du Parisien. Guillaume Adjiman, responsable du développement chez Creatis (Groupe SOS), qui espère regrouper un collège de médecins, psychologues et accompagnants de seniors pour évaluer et valider l’impact positif de ces tests 3D sur les personnes âgées, notamment ceux atteints de la maladie d’Alzheimer.
www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/aulnay-pour-ces-malades-d-alzheimer-la-3d-pour-s-echapper-27-11-2018-7955313.php, 27 novembre 2018.