Quixote nuevo, d’Octavio Solis

Société inclusive

Date de rédaction :
13 mai 2020

En 2060, les machines intelligentes pourront-elle contester nos notions d’identité, de mémoire et de mortalité ? Au théâtre Falcon de Cincinnati (Ohio) Ed Cohen a mis en scène la pièce Marjorie Prime, de Jordan Harrison, finaliste du prix Pulitzer en 2015. Marjorie commence à perdre la mémoire. Elle vit avec sa fille Tess et son gendre John, qui tous deux travaillent et ne peuvent pas s’occuper de Marjorie à plein temps. John a l’idée de commander un système de présence simulée, une technologie qui permet aux personnes en deuil et aux personnes âgées de se retrouver en compagnie d’un hologramme à l’image de leur défunt être cher, activé par un programme d’intelligence artificielle. Connues sous le nom de « Primes », ces simulacres numériques sont au départ des ardoises vierges, conçues pour apprendre et raconter ce qu’on leur apprend sur les personnes disparues qu’elles sont censées imiter. Ainsi, plus on parle à la machine, plus on donne d’informations sur la personne disparue, plus l’hologramme devient une représentation théoriquement exacte et réaliste de cette personne. Walter, le mari défunt, apparaît en hologramme à l’âge de 30 ans. Il raconte à Marjorie des histoires qu’elle connaît : leur flirt, leurs premières années de couple. Marjorie est suffisamment lucide pour se rendre compte que l’hologramme n’est pas une personne réelle. Mais les enfants s’énervent : la technologie toute-puissante nie ou efface les expériences traumatisantes du passé et les valeurs familiales.

http://leagueofcincytheatres.info/?p=2027, 10 décembre 2019.