Quelle recherche en EHPAD ? Les obstacles
Interventions non médicamenteuses
« S’il n’y a pas de recherche en EHPAD, c’est parce que le monde universitaire ne s’est pas engagé dans cette voie : c’est loin des CHU et cela ne motive pas beaucoup les chercheurs qui n’ont jamais mis les pieds dans un EHPAD. L’industrie pharmaceutique ne s’y est pas engagée non plus parce que les résidents sont difficiles à appréhender, avec des comorbidités qui les excluent de fait » : ce sont des personnes atteintes de démence, placées sous protection juridique, avec des troubles du comportement, une polymédication, une espérance de vie relativement courte… » Les établissements apparaissent moins réticents : 50% des EHPAD de la région font partie du réseau de recherche animé par le Gérontopôle, « parce qu’ils savent que la recherche permet d’améliorer la qualité des soins ». Les freins sont aussi d’ordre méthodologique : « on est forcé de faire des randomisations [répartitions aléatoires] par EHPAD et non par résident, ce qui conduit à mener des travaux incluant des milliers de patients ». La levée de fonds s’avère difficile pour mettre en place des interventions non pharmacologiques. Il faut également que tous les partenaires de l’EHPAD (médecin coordonnateur, soins infirmiers, direction) soient d’accord. Les équipes sont parfois réticentes : la recherche, c’est du travail en plus. Les difficultés sont enfin d’ordre éthique, le recueil du consentement n’étant pas simple à obtenir.
Le Journal du médecin coordonnateur, mai-juin 2013.