Prise en charge de l’apathie : formation des soignants

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
27 octobre 2012

L’équipe du Professeur Philippe Robert, du Centre mémoire de ressources et de recherche du CHU de Nice, en collaboration avec Nathalie Maubourguet, de la Fédération française des médecins coordonnateurs, et Sylvane Faure, du laboratoire d’anthropologie et de psychologie cognitives et sociales de l’Université de Nice Sophia Antipolis, présente la méthodologie de l’étude STIM-EHPAD, une étude contrôlée et randomisée menée auprès de deux cent trente personnes vivant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), ayant un diagnostic d’apathie et présentant une démence (16.7% des résidents). « La prise en charge de l’apathie reste aujourd’hui méconnue non seulement par manque de moyens standardisés pour en détecter la présence et en évaluer la sévérité, mais aussi du fait que ce symptôme est considéré comme peu perturbant pour les équipes soignantes », expliquent les auteurs. 86.9% des participants à l’inclusion présentent au moins l’un des trois troubles du comportement (anxiété, dépression ou apathie). 11.5% des résidents d’EHPAD présentent une apathie d’intensité cliniquement significative et pouvant justifier la mise en place de techniques de stimulation ou de groupes d’activité spécifiques correspondant à l’objectif des PASA (pôles d’activités et de soins adaptés). « Ces symptômes ne correspondent pas à ceux de l’admissibilité en UHR (unités d’hébergement renforcées), mais indiquent bien que les dimensions qui ne sont pas perturbatrices au sens de la Haute autorité de santé (HAS) peuvent avoir une sévérité très importante et méritent d’être prises en charge », estiment les auteurs, pour qui il est important d’essayer de définir au préalable les causes de l’apathie, qui peuvent être variées et intriquées. Le type de stimulation pourrait être adapté et personnalisé.  « Il ne s’agit pas de stimuler les résidents à tout prix et en continu, mais en fonction de l’origine de l’apathie (douleur, fatigue somatique, protection psychique…), d’améliorer leur qualité de vie, de valoriser les prises d’initiative et d’augmenter leur engagement dans des activités définies comme intéressantes pour eux. Enfin, il est important de pouvoir stimuler les résidents en tenant compte de leur rythme de vie, de leurs intérêts personnels et en analysant également les refus potentiels ».

Leone E et al. Formation des soignants à la prise en charge non pharmacologique de l’apathie en EHPAD : Étude STIM-EHPAD. Revue de gériatrie 2012 : 37(8) : 597-607. Octobre 2012. www.revuedegeriatrie.net/index.php.