Prévenir le syndrome confusionnel à l’hôpital et un déclin cognitif ultérieur

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Date de rédaction :
03 septembre 2021

Le syndrome confusionnel acquis à l’hôpital est un facteur de risque majeur de maladie d’Alzheimer ultérieure (risque multiplié par 9 chez les personnes de 85 ans et plus ; Davis DHJ et al, 2012). Jennifer Burton, du service de médecine gériatrique de l’Université de Glasgow (Royaume-Uni), et ses collègues, publient une revue systématique et une méta-analyse des interventions non médicamenteuses pour la prévention du syndrome confusionnel des personnes hospitalisées en soins non intensifs. Les auteurs ont sélectionné 22 essais contrôlés et randomisés portant au total sur 5 718 participants. Des interventions multi-domaines, comprenant notamment réorientation (avec des objets familiers), stimulation cognitive et hygiène de sommeil, sont associées à une réduction de 43 % du risque de syndrome confusionnel. Les preuves scientifiques sont de certitude modérée.

Susana Vacas et ses collègues, du département d’anesthésie et médecine per-opératoire à l’Université de Californie à Los Angeles, rappellent que la perte de réserve cognitive liée au vieillissement rend le cerveau plus susceptible aux stress de la chirurgie et de l’anesthésie, et augmente le risque de troubles neurocognitifs post-opératoires. Ces troubles comprennent le syndrome confusionnel, un épisode aigu, et un dysfonctionnement cognitif post-opératoire prolongé, qui affectent de façon prédominante les fonctions cognitives de haut niveau et la mémoire. Ces deux types de troubles étaient considérés jusqu’à présent comme des entités distinctes, mais des données récentes suggèrent des mécanismes communs liés au stress opératoire : la neuro-inflammation, les maladies vasculaires, l’accélération d’un déclin neurocognitif non diagnostiqué, pouvant être à un stade préclinique. On estime qu’à la suite d’une chirurgie non cardiaque, un syndrome confusionnel peut se produire chez 65 % des personnes âgées de 65 ans et plus, et un déclin cognitif à long terme dans 10 % des cas. Pour réduire le risque de ces troubles cognitifs post-opératoires, les auteurs conseillent des interventions multi-domaines individualisées fondées sur des preuves scientifiques, basées sur l’orientation, la stimulation cognitive et la mobilisation, avec l’aide des familles.

Burton J et al. Non-Pharmacological Interventions for Preventing Delirium in Hospitalised Non-ICU Patients. The Cochrane Database of Systematic Reviews 2021; 7:CD013307. 19 juillet 2021. https://doi.org/10.1002/14651858.CD013307.pub2 (texte intégral). Vacas S et al. Cognitive Decline Associated With Anesthesia and Surgery in Older Patients. JAMA, 2 août 2021. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2782851 (texte intégral).

Davis DHJ et al. Delirium is a strong risk factor for dementia in the oldest-old: a population-based cohort study. Brain 2012: 135 ; 2809–2816. Septembre 2012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3437024/pdf/aws190.pdf (texte intégral).