Prévenir le déclin cognitif grâce aux plantes ? (1)

Prévention

Date de rédaction :
01 mars 2014

« Le romarin est une plante depuis longtemps associée à la mémoire. Déjà dans la Grèce antique, pour rendre plus intelligents les enfants, on leur frottait le front avec du romarin, et les étudiants connaissaient bien cette plante pour ces vertus. Même Shakespeare y fait référence dans Hamlet : “There’s rosemary, that’s for remembrance !” dit Ophélie. Sophie Bartczak, du Point, consacre un article sur l’utilisation des plantes dans la prévention et le traitement de la maladie d’Alzheimer. « C’est le règne végétal qui a permis ces dernières années la découverte de certains médicaments. Ainsi la rivastigmine est un dérivé synthétique d’une substance d’une liane africaine (Physostigma venenosum) et est disponible sous forme de patch transdermique. Le perce-neige (Galanthus nivalis), cette jolie plante à clochettes blanches, fournit la galantamine, un alcaloïde susceptible de retarder de douze mois la perte des fonctions cognitives », écrit-elle.  « D’autres plantes contiennent cette même substance, et certaines espèces de sauge, de menthe et de gentiane pourraient devenir également intéressantes dans les cas de maladie d’Alzheimer », explique le Dr Kurt Hostettmann, professeur honoraire dans plusieurs universités suisses et chinoises, qui anime une émission de phytothérapie à la télévision suisse, auteur d’un ouvrage intitulé Tout savoir sur les plantes anti-âge. Gingko, curcuma… Que penser de ces « épices –santé » et des messages parfois trompeurs véhiculés par les médias ? L’efficacité des plantes ne peut être étudiée qu’avec des extraits standardisés.  Le Gingko biloba est la plante la plus étudiée. L’efficacité d’extraits de Gingko biloba dans la prévention de la maladie d’Alzheimer reste à démontrer. Une étude récente coordonnée par le gérontopôle de Toulouse (Canevelli et al), menée auprès de huit cents personnes, montre un léger bénéfice cognitif du gingko à un an chez des personnes déjà traitées par des inhibiteurs de la cholinestérase. Deux grands essais contrôlés et randomisés, l’un français, mené auprès de deux mille huit cents personnes (Vellas B et al), et l’autre américain, mené auprès de cinq cents personnes (DeKosky et al), montrent en revanche que l’extrait standardisé EGb761, à 120 mg deux fois par jour n’est pas plus efficace qu’un placebo pour prévenir une maladie d’Alzheimer probable.

www.lepoint.fr/sante/prevenir-le-declin-cognitif-grace-aux-plantes-15-01-2014-1780513_40.php, 15 janvier 2014. Su Y et al. The treatment of Alzheimer’s disease using Chinese Medicinal Plants: From disease models to potential clinical applications. J Ethnopharmacol, 9 janvier 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24412377. Canevelli M. Effects of Gingko biloba supplementation in Alzheimer’s disease patients receiving cholinesterase inhibitors: Data from the ICTUS study. Phytomedicine, 15 février 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24548724.  Vellas B. Long-term use of standardised Ginkgo biloba extract for the prevention of Alzheimer’s disease (GuidAge): a randomised placebo-controlled trial. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24548724. DeKosky ST et al. Ginkgo biloba for prevention of dementia: a randomized controlled trial. JAMA 2008 19; 300(19):2253-2262. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19017911.