Prévenir la maladie d’Alzheimer en modifiant son style de vie : quelle traduction dans les politiques publiques ?
Prévention
Cinquante experts européens se sont réunis à Dublin (Irlande) pour discuter de la façon de traduire dans les politiques publiques les connaissances scientifiques sur les facteurs de risque modifiables permettant de réduire le risque de démence. Ce symposium a permis de discuter les résultats du projet européen In-MINDD (Innovative, mid-life intervention for dementia deterrence – Une intervention innovante au milieu de la vie pour la “dissuasion” de la démence) coordonné par Kate Irving, docteur en sciences infirmières et responsable de la consultation mémoire de « débrouillage » à l’Université de la Ville de Dublin. Le groupe de recherche In-MINDD a identifié douze facteurs de risque modifiables : la dépression, l’hypertension au milieu de la vie, l’inactivité physique, le diabète, l’obésité au milieu de la vie, l’hyperlipidémie, la consommation de tabac, d’alcool, la maladie coronarienne, l’insuffisance rénale, le régime alimentaire et l’activité cognitive. Agir sur ces facteurs au milieu de la vie (entre quarante et cinquante ans) peut réduire le risque de démence en fin de vie. Mais ni les professionnels, ni le grand public ne connaissent suffisamment ces facteurs et les mesures de prévention. Le groupe de recherche In-MINDD a développé des outils Internet pour évaluer si le style de vie de l’utilisateur a ou non un impact sur une bonne santé cérébrale, et proposer à l’utilisateur une stratégie personnalisée pour qu’il modifie son style de vie et suive ses progrès. Pour Kate Irving, « il est clair pour le groupe de recherche que l’intégration de la prévention de la démence dans la prévention générale des maladies chroniques est essentielle pour que la société et les personnes bénéficient d’une réduction de la prévalence de la démence. Cela exigera l’effort et les compétences d’un grand nombre d’acteurs : les chercheurs, les médecins généralistes les décideurs politiques, les infirmières de ville, les promoteurs de la santé publique et les experts d’autres maladies chroniques pour lesquelles il existe des stratégies de prévention efficaces. » Kate Irving appelle à réévaluer les dépenses de recherche sur la démence et sa prise en charge, et la distribution de ces dépenses en termes d’accompagnement, de traitement et de prévention. « Les preuves scientifiques s’accumulent en faveur de la prévention, et les experts s’accordent pour dire qu’un traitement curatif en 2025 est improbable (unlikely). »
www.dcu.ie/news/2015/oct/s1015b.shtml, 2 octobre 2015. www.inmindd.eu/, 7 décembre 2015.