Pouvons-nous comprendre ce que ressentent les résidents des unités Alzheimer ?

Pour Nathalie Rizzoni, ingénieur de recherche au centre d’étude de la langue et de la littérature françaises de l’Université Paris-Sorbonne, les résidents des unités Alzheimer « ne vivent plus que dans l’immédiateté du moment et sont privés de plusieurs fonctions essentielles. Leur esprit brasse sans répit des idées qui ne nous sont plus accessibles et, réciproquement, nos angoisses sanitaires les laissent parfaitement impavides : une épidémie ? un virus extrêmement contagieux ? l’interdiction des visites ? ˝Le ciel est bleu, bleu, bleu et j’ai les yeux qui piquent˝, disent les personnes malades. Leur âme voltige au-dessus de gouffres dont nous ignorons la profondeur. Les langues qu’ils ont forgées, protéiformes et constamment évolutives, ne nous sont pas toujours compréhensibles. »

www.espace-ethique.org/ressources/article/ehpad-nous-y-sommes-les-seniors-sont-coupes-du-monde, 30 mars 2020.