Pour vous protéger contre la maladie d’Alzheimer, soyez peu aimables et curieux

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Déterminants de la maladie

Date de rédaction :
01 octobre 2020

Les personnes peu agréables mais ayant une grande ouverture d’esprit ont moins de risque que les autres d’être atteintes de pertes de mémoire, explique Panteleimon Giannakopoulos, professeur de psychiatrie et médecin-chef du service des mesures institutionnelles aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Son équipe étudie depuis une dizaine d’années, en parallèle des marqueurs biologiques, des marqueurs psychologiques précoces de la maladie d’Alzheimer, comme les traits de personnalité. Dans une étude portant sur 65 personnes sans troubles neurocognitifs à l’inclusion, suivies pendant 54 mois, les chercheurs ont réalisé 3 évaluations neurocognitives, des examens d’imagerie cérébrale pour mesurer l’atrophie du cerveau et la charge amyloïde, et un génotypage APOE pour détecter la mutation APOEε4 (facteur génétique de prédisposition à la maladie d’Alzheimer). Les traits de personnalité ont été évalués à l’aide de l’inventaire NEOPI-R (Neuroticism Extraversion Openness Personality Inventory-Revised). Une faible « agréabilité » est associée à une perte plus faible du volume cérébral dans des régions impliquées dans la cognition et les émotions (notamment l’hippocampe, le cortex entorhinal et l’amygdale). Une plus grande ouverture d’esprit est également associée à une moindre atrophie de l’hippocampe. Pour les psychologues, l’« agréabilité » caractérise des personnes qui ont tendance à s’adapter aux besoins des autres et à éviter les conflits, sont conformistes et sont finalement assez peu originales dans leur manière d’être. Autrement dit, les individus peu bienveillants, qui ne cherchent pas à se couler dans le moule et qui sont anticonformistes ont un plus faible risque de développer la maladie d’Alzheimer que ceux qui sont agréables envers les autres. L’autre facteur protecteur, moins prononcé que le précédent, mais également significatif, est l’ouverture à l’expérience que manifestent les personnes « curieuses, entreprenantes et qui ont tendance à chercher la nouveauté ». Enfin, les effets de ces traits de la personnalité ne se manifestent pas dans tout le cerveau mais spécifiquement dans certaines zones particulièrement vulnérables à la maladie d’Alzheimer, comme l’hippocampe ou le cortex temporal qui forment l’essentiel des circuits de la mémorisation. 

www.planetesante.ch/Magazine/Autour-de-la-maladie/Alzheimer-et-demences/Pour-vous-proteger-contre-la-demence-soyez-peu-aimables-et-curieux, 15 septembre 2020. Giannakopoulos P et al. Less agreeable, better preserved? A PET amyloid and MRI study in a community-based cohort. Neurobiol Aging 2020; 89: 24-31. Mai 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32169357/.