Pour Alzheimer Europe, les systèmes de santé européens ne sont pas prêts à faire face à la demande de diagnostic et de soins
Échos d'ailleurs
Les pays de l’Union européenne sont toujours en retard dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, malgré les appels lancés par l’Organisation mondiale de la santé à agir rapidement : c’est l’alerte lancée par Jean Georges, directeur exécutif d’Alzheimer Europe. Sans un changement significatif dans la manière de traiter et de prévenir la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, le nombre de personnes malades devrait doubler d’ici à 2050 pour atteindre 14,3 millions. Il appelle à une action paneuropéenne urgente pour soutenir la recherche sur la maladie, les soins et l’accompagnement. En ce qui concerne les nouveaux médicaments, mêmes s’ils étaient un jour autorisés en Europe, les systèmes de santé européens ne sont pas prêts à tirer parti de leur potentiel estime-t-il. Pour la Fédération européenne d’associations et d’industries pharmaceutiques (EFPIA), des investissements beaucoup plus conséquents sont nécessaires dans les centres de diagnostic et dans les traitements, et il faudra davantage de personnel qualifié pour diagnostiquer, traiter et suivre l’évolution des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Une attention particulière doit être accordée au dépistage des troubles cognitifs précoces. Pour l’industrie pharmaceutique, l’Europe devrait également investir de manière significative dans la sensibilisation à la maladie, qui commence à se développer 20 ans avant les symptômes.
Selon une enquête d’Alzheimer Europe menée auprès de plus de 1 400 soignants dans 5 pays européens (République tchèque, Finlande, Italie, Pays-Bas et Écosse), les délais pour établir un diagnostic sont importants : 2,1 ans en moyenne. Pour Alzheimer Europe, le manque de sensibilisation des familles des patients et des professionnels de la santé, le déni et la stigmatisation perçue des personnes touchées figurent parmi les principaux obstacles au diagnostic. À cela s’ajoutent les problèmes d’infrastructure avec de longs délais d’attente pour accéder aux spécialistes ou aux diagnostics spécialisés, tels que les scanners cérébraux.