Pôle d’activités et de soins adaptés de nuit (1)
Droit des personnes malades
En janvier 2018, la résidence MBV-Bellestel (Var), de la Mutuelle du Bien-vieillir (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et foyer d’accueil médicalisé de 119 lits) a ouvert un pôle d’activités et de soins adaptés de nuit, un dispositif expérimental piloté par le médecin coordonnateur de l’établissement, une cadre de santé, une psychomotricienne et une psychologue clinicienne. Grâce au financement de l’ARS, l’équipe a été renforcée par deux soignants (assistant de soins en gérontologie ou aide médico-psychologique) qui accompagnent les résidents tout au long de la nuit afin de leur proposer des temps d’échange, des ateliers de bien-être et un accompagnement personnalisé au coucher. « Dès le départ, afin de resynchroniser les résidents dans un rythme nycthéméral [alternance du jour et de la nuit correspondant à un cycle biologique de 24 heures] et réduire les comportements aberrants, nous avons utilisé la balnéothérapie, l’approche multi-sensorielle, la luminothérapie », explique Bruno Angeletti, directeur de l’établissement. « Nous avons mis en place de nouvelles approches telles que le massage dans les soins et l’aromathérapie dans le confort psychologique des personnes âgées. Sur l’ensemble de l’établissement, nous avons créé des espaces de bien-être et de convivialité propices à l’apaisement. Ainsi, nous avons acheté une cheminée électrique et créé un coin salon, un petit bar rétro avec vaisselle ancienne, permettant de replonger les résidents dans des souvenirs et odeurs d’antan. Nos soignants portent des tenues adaptées à la nuit (pyjama et charentaises) afin de réorienter les résidents dans le temps. » « Au départ, notre objectif était de les inviter à revenir en chambre mais nous avons évolué dans notre prise en soins car certains manifestaient une trop forte angoisse à l’idée de rester seuls. De ce fait, nous leur avons laissé la possibilité de s’endormir près de la cheminée. Des plaids sont à leur disposition. Nous avons pu constater que les personnes qui ne dormaient pas ou très peu la nuit retrouvaient plusieurs cycles de sommeil récupérateur. »
Journal du médecin coordonnateur, mars-avril 2018.