Physiopathologie et déterminants génétiques de la maladie d’Alzheimer : les avancées depuis 5 ans

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Déterminants de la maladie

Date de rédaction :
20 mai 2021

Au cours des 5 dernières années, des progrès substantiels ont été réalisés dans la compréhension de la physiopathologie et de la base génétique de la maladie d’Alzheimer, écrit un groupe de 8 experts internationaux, coordonné par le Pr Philip Scheltens, du centre Alzheimer et du département de neurologie de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas). L’hypothèse de la cascade β-amyloïde a été modifiée par une compréhension plus approfondie de la phase cellulaire, préclinique, de la maladie d’Alzheimer. Les études génétiques sont passées de l’identification de trois gènes causaux et d’un gène de risque à l’identification d’une pléthore de gènes qui peuvent être intégrés dans un score de risque polygénique pour la maladie d’Alzheimer. Les progrès réalisés dans le domaine du diagnostic par biomarqueurs ont conduit à repenser complètement la manière de cataloguer la maladie d’Alzheimer en dehors de la symptomatologie clinique et bien avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Cela permet de recruter les patients dans la recherche clinique à un stade beaucoup plus précoce de la maladie, en particulier maintenant que les biomarqueurs sanguins semblent être à portée de main. L’imagerie moléculaire, qui permet de visualiser la présence conjointe des protéines pathologiques et leur agrégation dans les différentes zones du cerveau, permettra d’affiner la classification diagnostique et les fondements pathologiques de la maladie. Ces connaissances seront utiles pour développer de nouvelles approches pour réduire les risques, en prévention primaire (avant l’apparition de la maladie) et secondaire (après l’apparition de la maladie), des approches non pharmacologiques et pharmacologiques, qui seront finalement administrées en parallèle et à un moment beaucoup plus précoce que ce qui a été expérimenté auparavant. Si les chercheurs du domaine maintiennent ce rythme, l’identification très précoce et le traitement multimodal des patients peuvent devenir une réalité, concluent les experts.

Scheltens P et al. Alzheimer’s Disease. Lancet 2021 ; 397(10284) :1577-1590, 24 avril 2021. www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32205-4/fulltext (texte intégral).