Photo de famille, de Cécilia Rouaud
Société inclusive
Le film commence et finit par un enterrement. Comme dans la plupart des familles, c’est le seul événement qui permet à ses membres de se réunir au complet et de solder de vieilles querelles, écrit Céline Roudin, de La Croix. Lorsque le grand-père meurt, la famille doit décider quoi faire de Mamie, qui sombre peu à peu dans une légère démence. Les parents, pragmatiques, sont pour la placer dans un établissement spécialisé. Les enfants, sauf le fils, ne veulent pas en entendre parler. Pour eux, leur grand-mère était le point fixe de la famille. Celle qui réunissait la fratrie tous les étés dans sa maison de Saint-Julien où elle demande à retourner pour mourir. Frères et sœurs vont tenter de s’organiser pour retarder l’inéluctable. L’occasion de se rapprocher et de voir remonter à la surface les souvenirs de leur enfance chaotique. « À mi-chemin entre la chronique générationnelle et le drame intimiste, le film touche à l’universel quand il évoque la force des liens fraternels malgré les désaccords, l’éloignement, les engueulades et surtout les non-dits. Exempt de tout jugement moral, débordant de la tendresse et de l’amour qui unissent les personnages, Photo de famille convainc par le choix de ses interprètes tous également très justes dans leur composition. Jean-Pierre Bacri, trop souvent enfermé dans des rôles de bougon au grand cœur, est particulièrement émouvant en père dépassé et lâche qui prend peu à peu conscience de ses défaillances et, dans l’une des plus belles scènes du film, confie pour la première fois son désarroi à une mère qui déjà ne le reconnaît plus. »
www.la-croix.com/Culture/Cinema/Famille-vous-aime-2018-09-07-1200967011,
7 septembre 2018.