Petites unités de vie : quels effets sur les résidents, les familles et le personnel ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
16 avril 2011

Aux Pays-Bas, l’hébergement des personnes atteintes de démence s’organise de plus en plus, lorsque cela est possible, dans de petites unités de vie « comme à la maison » : un petit nombre de résidents vivent ensemble et forment une maisonnée (household) avec le personnel. Hilde Verbeek, psychologue à l’Ecole de santé publique et soins primaires de l’Université de Maastricht (Pays-Bas), publie une thèse de doctorat sur la conception des petites unités de vie pour personnes atteintes de démence. Après une revue de la littérature, elle compare les petites unités de vie aux maisons de retraite traditionnelles, et évalue leurs effets sur les personnes malades, les aidants et le personnel. Les résidents des petites unités de vie sont plus autonomes et ont des capacités cognitives plus élevées que leurs homologues de maisons de retraite. Ce travail a déjà fait l’objet de quatre publications internationales. Parmi les résultats non encore publiés, l’auteur montre que l’utilisation des contraintes physiques et des médicaments psychotropes est réduite de manière significative dans les petites unités de vie par rapport aux maisons de retraite traditionnelles ; les résidents des petites unités de vie sont davantage impliqués dans la vie sociale. Pour le personnel, les petites unités de vie réduisent l’épuisement professionnel, et améliorent l’autonomie dans le travail. Le principal obstacle perçu par le personnel est l’isolement. Les familles apprécient l’attention individuelle que le personnel porte aux résidents, qui sont encouragés à maintenir leur autonomie dans la vie quotidienne. Le degré de satisfaction des familles est plus élevé pour les petites unités de vie que pour les maisons de retraite traditionnelles.

Ce travail a été financé par l’Université de Maastricht, la province de Limbourg et cinq opérateurs de santé (MeanderGroep, Orbis, Sevagram, Vivre and De Zorggroep). La thèse est diffusée grâce au soutien d’Alzheimer Pays-Bas et la Fondation de recherche Internationale Stichting Alzheimer Onderzoek (ISAO). Depuis mars 2010, Hilde Verbeek participe en tant que chercheur au programme européen RightTimePlaceCare, dans le cadre du 7è programme cadre (FP7). Elle est lauréate d’une bourse Niels Stensen pour continuer ses recherches à l’Université de Manchester, sous la direction d’Alistair Burns et David Challis (Personal Social Sciences Research Unit).

Verbeek H. Redesigning dementia care. An evaluation of small-scale, homelike care environments. Thèse de doctorat. Université de Maastricht. Verhey F (directeur). 193 p. ISBN 978-90-9026022-8. http://arno.unimaas.nl/show.cgi?fid=21666#page=17 (texte intégral, en anglais).