Pertes de mémoire : bien interroger pour orienter

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Date de rédaction :
01 juin 2008

Pour Florence Pasquier, professeur de neurologie au CHRU de Lille, le médecin traitant est en première ligne pour recevoir les plaintes du patient. Son rôle d’évaluation passe par un interrogatoire détaillé, dans lequel le test MMSE (mini-mental state examination) est utile. Mais la plainte cognitive doit susciter une réponse : si le médecin se contente de dire : « ce n’est pas grave, il nous arrive à tous d’oublier quelque chose », au mieux, le patient pensera que son médecin n’y connaît rien, ne s’intéresse pas assez à son cas et ira en voir un autre ; au pire, le patient laissera tomber et n’en parlera plus, la méconnaissance des troubles aidant. Des mois ou des années plus tard, devant un tableau démentiel évident, le médecin sera confronté à une crise non anticipée, incluant un état d’agitation, l’épuisement du conjoint, la limite du maintien à domicile, la question de la conduite automobile, ou un problème médico-légal, notamment chez les personnes ayant encore une activité professionnelle ou des responsabilités. C’est ce qu’il faut éviter.

Le Concours médical , 27 mai 2008.