Oui, mais...

Édito

Date de rédaction :
01 avril 2006

L’enthousiasme des spécialistes concernés par l’annonce de plusieurs chantiers gouvernementaux paraît des plus modérés. Il en est ainsi pour ce qui concerne le plan Villepin “ Solidarité grand âge ” (AgeVillage.com, 30 mai 2006 ; Les EchosLibération etwww.lefigaro.fr, 29 mai 2006 ; Le Monde, 28 mai 2006). Faute de précisions sur les moyens prévus pour financer les dispositions qu’il contient, notamment, l’augmentation du nombre de places en établissements et celle des taux d’encadrement, les responsables de maison de retraite font montre d’une prudente réserve (Les Echoswww.lexpress.frNouvelobs.com,www.lefigaro.fr et www.humanite.presse.fr, 29 mai 2006). Les notaires sont également mi-chèvre, mi-chou, face au projet de réforme des tutelles qui ne débouche pas sur un véritable statut de la personne vulnérable (Les Echos, 26 mai 2006). Le calendrier électoral aidant, ils redoutent aussi, comme les juges d’instance et les fédérations tutélaires, que l’adoption de ce texte ne soit, une nième fois, reportée sine die (www.lesechos.fr, 23 mai 2006 ; AgeVillage.com, 9 mai 2006 ; Actualités sociales hebdomadaires, 28 avril 2006). 
Le plan national de recherche sur les maladies neurodégénératives, en revanche, devrait voir le jour avant la fin de l’année et une enveloppe financière lui serait d’ores et déjà dédiée (Agevillagepro.com, 30 mai 2006 ; Nouvelobs.com et www.lefigaro.fr, 29 mai 2006). Parallèlement, la réflexion sur les “ bonnes pratiques ” à développer auprès des personnes malades continue à progresser (www.assemblee-nationale.fr et AgeVillage.com, 22 mai 2006 ; Actualités sociales hebdomadaires, 26 et 19 mai 2006 ; La Tribune, 18 mai 2006). L’importance de la douceur à travers le regard, la parole, le toucher est réaffirmée, ainsi que l’intérêt d’approches non médicamenteuses et d’activités artistiques (Agevillagepro.com, 23 mai 2006 ; Décideurs en gérontologie, mai 2006 ; La Lettre mensuelle de l’Année gérontologique, avril 2006 ; Santé mentale, articles d’Y. Geneste et R. Marescotti et du Pr Derouesné, avril 2006). Quelles que soient les pertes cognitives des personnes désorientées, il semble possible de les rejoindre dans leur “ exil temporel ” au travers d’une relation empreinte d’affectivité (Santé mentale, articles du Dr Geneau, de M.-Y. Georges et al., et du Pr Ploton, avril 2006).
Pour prodiguer ces soins bienfaisants, l’entourage des personnes malades a évidemment besoin d’être soutenu. Des progrès significatifs ont été faits, à cet égard, avec la multiplication des dispositifs d’aide aux aidants (ADSP, article de M. Frémontier et D. Fontaine, 1er trimestre 2006). Pour faciliter leur répit, différentes mesures devraient, également, être prises lors de la Conférence de la famille (Newsletter des aidants familiaux, 29 mai 2006 ; AgeVillage.com, 21 mai 2006 ; Actualités sociales hebdomadaires etSenioractu.com, 19 mai 2006 ; Les Echos, 9 mai 2006). Dans les établissements d’hébergement, en revanche, les personnels ne sont pas toujours épaulés à la hauteur de leurs besoins. Ainsi, les aides-soignantes et agents de service qui travaillent la nuit, des femmes quasi-exclusivement, exercent leur métier éprouvant sans avoir, pour les deux tiers d’entre elles, reçu aucune formation, ni pouvoir bénéficier des concertations d’équipe qui ont lieu le jour (Gérontologie et société, article de R. Vercauteren et S. Connangle, mars 2006). Comme le montrent R. Moulias et H. Beck (Gérontologie, 2ème trimestre 2006), ce ne sont pas là des conditions qui prédisposent à la bientraitance.
Par Caroline Helfter