Organisation mondiale de la santé : la démence comme priorité de santé publique
Échos d'ailleurs
« La démence est une marée montante que l’on voit progresser dans le monde entier. Il faut investir davantage dans la recherche non seulement pour mettre au point un traitement, mais aussi pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence et le soutien apporté aux familles et aux personnes qui leur prodiguent des soins, a déclaré le Dr Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La démence touche plus de 47 millions de personnes dans le monde, dont 60% vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Favorisé par le vieillissement de la population, ce nombre devrait tripler d’ici 2050. La démence et les troubles cognitifs sont d’ores et déjà les premières maladies chroniques contribuant au handicap et à la dépendance chez les personnes âgées dans le monde », rappelle la Chilienne Rosa Kornfeld-Matte, premier expert indépendant pour « la jouissance des droits des personnes âgées », nommée en mai 2014 par le Conseil des droits de l’Homme. A l’occasion de la Conférence ministérielle sur l’action mondiale contre la démence accueillie par l’OMS à Genève (Suisse), le gouvernement britannique a annoncé que plus de 100 millions de dollars (93 millions d’euros) seraient investis dans un fonds innovant de recherche sur la démence, public-privé, qui sera créé à l’échelle mondiale. Cette conférence, qui a réuni les représentants de quatre-vingt pays, était organisée avec l’appui de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du ministère de la santé du Royaume-Uni. Les participants ont souligné « l’importance grandissante du problème de la démence en tant que priorité de santé publique. » L’OMS s’est engagée à diriger et coordonner les efforts menés dans ce domaine. Elle a aussi promis de créer un observatoire mondial de la démence qui assurera le suivi de la prévalence de la maladie et des ressources consacrées aux soins pour la démence dans les États membres, ainsi que de la mise en place des politiques et des plans d’action nationaux. Dix-neuf pays au moins disposent déjà d’une politique ou d’un plan d’action national de lutte contre la démence (Australie, Belgique, Costa Rica, Cuba, Danemark, États-Unis, Finlande, France, Irlande, Israël, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Norvège, Pays-Bas, République de Corée, Royaume-Uni et Suisse). Le Luxembourg a annoncé que la démence serait une de ses priorités lors de sa prochaine présidence de l’Union européenne, du 1er juillet au 31 décembre 2015.
www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/action-on-dementia/fr/, 17 mars 2015. www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15702&LangID=E, 16 mars 2015. Alzheimer Europe Newsletter, mars 2015.