Nouvelles technologies et dépendance
Interventions non médicamenteuses
Pour Pascal Couturier, professeur de médecine gériatrique et ses collègues du laboratoire TIM-IMAG (UMR 5525) à l’Université Joseph-Fourier de Grenoble, « l’utilisation des nouvelles technologies chez le sujet âgé en situation de dépendance constitue désormais un axe pertinent de la prise en charge en complément de l’aide humaine. L’analyse des besoins des personnes âgées doit s’accompagner d’une évaluation de la propension individuelle à l’utilisation de ces nouvelles aides techniques pour compenser les différentes situations d’incapacité ». Les auteurs définissent cinq groupes de bénéficiaires en matière de nouvelles technologies. Le premier comprend des personnes âgées en bon état de santé, autonomes mais dont la dépendance pourrait survenir en situation d’isolement. Le second groupe comprend des personnes âgées à domicile mais sans troubles cognitifs. Le troisième groupe comprend des personnes fragiles pouvant présenter des troubles physiques ou cognitifs, mais restant capables de vivre à domicile ; l’objectif est d’identifier leur niveau de dépendance et d’assurer un suivi pour être en mesure de déclencher une alerte en cas de problème. La prévention de l’accidentologie et notamment des chutes est un axe fort pour cette population considérée à haut risque. Le quatrième groupe comprend des personnes ayant des troubles cognitifs mais sans handicap physique vivant encore à domicile ; elles peuvent bénéficier de la télé-assistance passive, de la géolocalisation pour éviter les risques liés à l’errance, de systèmes d’alarme dans leur habitat (fumée, feu, eau, intrusion) ; avec un environnement doté d’intelligence artificielle locale, on peut évaluer les capacités à vivre seul et planifier l’aide dans la vie quotidienne. Enfin, le cinquième groupe comprend les personnes ayant un double handicap physique et cognitif. Cette population doit bénéficier d’une surveillance constante. « Il s’agit de proposer un habitat intelligent relié aux services de la communauté où la personne réside et contrôlé à distance par les aidants naturels ou des professionnels ». L’objectif est d’aider les patients et leur famille à éviter l’entrée en institution en assurant une vigilance médicalisée.
Les Cahiers de la FNADEPA, décembre 2012.