Ne plus pouvoir saisir des objets est-il un indice de troubles cognitifs ?

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Date de rédaction :
03 juillet 2020

Le pouce n’est pas un doigt comme les autres : associé à l’index, il forme une pince qui a permis à nos lointains ancêtres de développer leur motricité fine et d’attraper des branches, puis de développer des outils. Le pouce opposable aux autres doigts est caractéristique des primates. Pierre Desarzens, titulaire d’un master 2 de recherche en ergothérapie, propose d’utiliser cette aptitude dans un test rapide de praxies [fonctions de gestion et de pré-programmation de gestes intentionnels, différentes de la commande motrice] associé à une évaluation des troubles cognitifs. L’ergothérapeute a mené une étude auprès de 88 personnes âgées de plus de 65 ans hospitalisées en hôpital de jour pour le repérage de la fragilité au CHU de Saint-Etienne, qui ont passé le même jour le test cognitif MMSE (mini-mental state examination) et le test de la pince dissociative bimanuelle des doigts longs : on demande aux personnes de toucher avec le pouce, successivement, l’index, le majeur, l’annulaire et l’auriculaire. La capacité de réalisation de ces gestes est cotée sur une grille à 7 niveaux. Les résultats mettent en évidence une bonne corrélation entre un score MMSE inférieur à 27/30 et un échec au test de la pince dissociative bimanuelle. Ce test n’est en aucun cas un test diagnostique des troubles cognitifs et doit être complété par un examen approfondi mené par une équipe spécialisée, souligne Pierre Desarzens. 
Desarzens P. Utilisation d’un test de pince dissociative bimanuelle des doigts longs comme test simple de dépistage de troubles cognitifs chez la personne âgée. Rev Gériatr 2018 ; 43(6) : 325-333. Juin 2018. www.revuedegeriatrie.fr.