Musicothérapie : quelle efficacité, quelles méthodes d’évaluation ?
Interventions non médicamenteuses
Les revues systématiques Cochrane, qui publient les analyses méthodologiquement les plus rigoureuses de l’efficacité des différentes stratégies thérapeutiques, concluent habituellement que les méthodes utilisées sont hautement variables et les preuves scientifiques insuffisantes, a fortiori lorsqu’il s’agit d’interventions psychosociales. Un groupe expert néerlandais, associant des épidémiologistes et des musico-thérapeutes, publie une méta-analyse de seize études de bonne qualité méthodologique (essais cliniques contrôlés et randomisés), incluant au total six cents vingt participants, sur les effets des interventions basées sur la musique. Leurs conclusions apparaissent pour une fois moins tranchées que d’habitude : « apporter aux personnes atteintes de démence au moins cinq séances d’une intervention thérapeutique réduit probablement les symptômes dépressifs, mais n’a que peu ou pas d’effet sur l’agitation ou les comportements agressifs. Il peut y avoir un effet faible voir nul sur le bien-être émotionnel ou la qualité de vie, les troubles du comportement au sens large et la cognition. Une incertitude demeure quant aux effets sur l’anxiété ou le comportement social, ainsi que sur les effets à long terme. Les études futures devraient s’appuyer sur des échantillons plus grands, et intégrer tous les critères importants d’efficacité, en particulier le bien-être émotionnel et les effets sociaux pour les personnes malades. Les études devraient aussi examiner la durée des effets en relation avec la durée totale du traitement et le nombre de séances. »
Van der Steen JT et al. Music-based therapeutic interventions for people with dementia. Cochrane Database Syst Rev 2017; 5:CD003477. 2 mai 2017. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28462986.