Mortelles randonnées

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
01 avril 2014

“Un matin, ces malades se lèvent, claquent la porte de chez eux et s’en vont. On les appelle “les promeneurs d’Alzheimer”, écrit Marie Vaton, du Nouvel Observateur, qui consacre un dossier à la maladie d’Alzheimer.  Chaque année, ces personnes malades, souvent âgées, quittent leur domicile et partent sans laisser de trace. Elles représenteraient 15% des disparitions jugées « inquiétantes » par la police, en raison de leur état de santé. « A l’échelle nationale, il y aurait au moins cinq cent cas signalés par an », confie un pompier de l’Essonne.  « Ces personnes ne ” fuguent ” pas. Leur errance a toujours un sens et exprime un besoin profond », explique Marie-Odile Desana, présidente de France Alzheimer et maladies apparentées. Quand tous les repères spatio-temporels s’étiolent, le passé devient le présent et la maison d’enfance, le seul lieu auquel le malade peut se « raccrocher ». Certaines personnes prennent un car pour rentrer chez elles, d’autres sont retrouvées errant dans des zones industrielles ou des nouveaux quartiers, cherchant en vain un lieu qui leur fut familier. « Si ceux-là ont un but, d’autres malades plus avancés déambulent sans fin parce que marcher est souvent le dernier acte d’autonomie qui leur reste. » Dix maisons de retraite se sont engagées à tester une charte pour encadrer les outils de géolocalisation. « C’est une avancée intéressante qui peut soulager les aidants et le personnel », estime Monique Schmidt, directrice d’une petite maison de retraite innovante dans les monts du Lyonnais. « Mais n’oublions pas qu’un fil à la patte ne remplacera jamais la chaleur d’un humain qui vous prend la main. »

Le Nouvel Observateur, 17 avril 2014.